Algérie

Retrait des forces américaines d'Irak Bagdad ne s'estime pas encore prêt



Pour le chef d'état-major de l'armée irakienne, cité dans un rapport américain paru hier, 'l'Irak demeurera incapable de défendre ses frontières et son espace aérien jusqu'au moins 2020', alors que les troupes américaines doivent se retirer du pays avant la fin de l'année. Le chef d'état-major irakien Babaker Zebari 'a estimé qu'il faudra plusieurs années avant que l'Irak puisse gérer sa défense extérieure sans l'assistance de partenaires internationaux', selon ce rapport de l'inspecteur général spécial pour la reconstruction de l'Irak. 'Le général Zebari a laissé entendre que (le ministère de la Défense) serait incapable d'exécuter la totalité de ses missions de défense externe avant une date estimée entre 2020 et 2024, indiquant que le manque de moyens financiers était le principal motif de ce retard', selon cette source. L'Irak a commandé 18 avions F-16 aux états-Unis, mais cette force ne devrait pas être opérationnelle avant plusieurs années. Le chef d'état-major avait déjà prévenu dans le passé que l'armée irakienne aurait besoin d'une décennie supplémentaire avant d'être capable de sécuriser entièrement le pays. Ce rapport est publié alors que Washington vient de confirmer qu'il procédera, d'ici la fin de l'année, au retrait complet des quelque 39 000 militaires américains encore déployés sur le sol irakien. Par ailleurs, le conseiller à la Sécurité nationale américaine, Tom Donilon, s'est entretenu samedi avec son homologue irakien Falah Al-Fayedh, à la Maison-Blanche, à Washington, dans la perspective du retrait total des forces américaines d'Irak, prévu en décembre prochain. à ce propos, les deux protagonistes ont 'réaffirmé leur vision commune d'un large partenariat entre les états-Unis et l'Irak, comme le prévoit l'accord cadre stratégique', écrit le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, dans un communiqué. à cet égard, 'les deux hommes ont eu une discussion poussée sur les éléments constitutifs d'une relation pleinement normalisée entre les états-Unis et l'Irak, notamment au sujet de l'éducation, de l'investissement et de la sécurité', poursuit-il. Cette rencontre intervient une semaine après l'annonce par M. Obama du retrait total. M. Carney a précisé que les deux conseillers s'étaient engagés à 'mettre en place des mécanismes supplémentaires pour assurer un dialogue continu et stratégique' entre les deux pays. Par conséquent, les discussions butaient sur le statut juridique des troupes américaines après 2011. Washington exigeait une immunité totale pour ses militaires, les mettant à l'abri de toute poursuite judiciaire en Irak, ce que Bagdad refusait. Le président américain a déclaré que les soldats américains quitteront Bagdad 'la tête haute, fiers de leur réussite'. Par ailleurs, les responsables irakiens veulent donner ' pour gagner en crédibilité auprès de la population ' l'impression d'un départ immédiat des forces américaines, mais ils sont conscients que cette présence est plus que nécessaire et cela jusqu'au moins une dizaine d'années.
Nouara Kribel / Agences


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