Algérie

Retrait d'accréditation aux correspondants de Reuters et de l'AFP



Le ministère de la Communication a décidé de retirer les accréditations aux journalistes correspondants des agences de presse britannique et française, respectivement Reuters et AFP. Après leur convocation par le ministère de la Communication suite aux informations données sur des attentats terroristes démentis par les autorités algériennes, les correspondants des deux agences se voient déchus des accréditations leur permettant d'exercer pour lesdites agences. « Ils ont tous deux reconnu leur entière responsabilité dans ce qu'ils ont commis, comme il nous appartient de décider de leur retirer les accréditations, décision que nous avons fini par prendre », a estimé Abderrachid Boukerzaza hier lors de son point de presse hebdomadaire.Tout en affirmant qu'il ne sera pas question de la fermeture des bureaux des deux agences, le ministre justifie sa décision par la défense de l'intérêt national en soulignant : « Nous prenons toutes les mesures dès lors qu'il s'agit de l'intérêt national. » Le même responsable indique encore que les correspondants de la presse étrangère sont soumis à la loi 90/07 et un décret exécutif fixant les modalités d'exercice conformément à l'agrément leur permettant d'exercer, en tant que tel « la fausse information qu'ils ont colportée a eu pour effet de terroriser la population. On ne pouvait laisser passer une telle information sans réagir. L'éthique journalistique exige que l'information soit vérifiée et à plus forte raison lorsqu'il s'agit de la sensible information sécuritaire », précise encore Boukerzaza, en notant que « ceux qui diffusent des informations touchant à la stabilité du pays et créent un climat de peur parmi la population doivent assumer leur responsabilité ».Pour rappel, l'agence AFP avait diffusé un bilan de 13 morts après l'attentat terroriste à Beni Amrane au lieu des deux décès annoncés par le bilan officiel. L'agence Reuters a, quant à elle, répercuté une fausse information sur un attentat à la gare routière de Bouira faisant 20 morts alors qu'il n'a pas eu lieu. Après l'annonce du retrait des accréditations aux journalistes des deux agences, le coordinateur du centre de la FIJ à Alger a qualifié « d'excessive » la décision du ministère et « exhorte les autorités compétentes à rétablir les deux journalistes dans leur droit d'exercer leur métier de journaliste ».


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