Vendredi, le Conseil de sécurité a pris une décision qu'on pourrait considérer comme relativement historique. Pour une fois, il a affiché une belle unanimité de ses membres quant à la situation chaotique en Irak et en Syrie, souvent objet de divergence entre, d'une part, la Russie et la Chine et les autres membres occidentaux, d'autre part. La décision, portée par une résolution, est un feu vert pour un désarmement immédiat de l'Etat islamique ainsi que du front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda.C'est là un retournement de situation qui donnerait le tournis à celui qui prêterait à la diplomatie américaine des vertus de cohérence. Car, faut-il le rappeler, ces groupes terroristes de l'EI et d'al-Nosra, qui sèment actuellement la terreur en Irak et en Syrie, sont bien les produits de manipulations de laboratoires américaines. Il n'y a pas encore si longtemps, ces massacreurs de leurs coreligionnaires chiites et de minorités chrétiennes, au nom de l'islam, étaient parés du qualificatif ennoblissant de "rebelles", de "thowar" tant que leur cible était le régime d'Al-Assad.Un régime loin d'être un étalon de démocratie, mais qui garantissait au moins une coexistence paisible des communautés religieuses et ethniques dans cette région du monde qui s'apparente à un damier ethnico-confessionnel, résultat de vieilles contingences historiques. Après les avoir portés aux nues, à coups de milliards et d'une propagande médiatique et diplomatique, les Américains (car les autres alliés comptent pour du beurre) se sont-il rendu compte que les alliés d'hier sont devenus aujourd'hui des dangers en franchissant des lignes rouges ' Sans doute.À vrai dire, c'est une constante de la diplomatie américaine de manipuler les islamistes aux fins d'hégémonie et d'intérêts avant de retourner les fusils contre eux. En Afghanistan dans les années quatre-vingt contre l'empire soviétique, en Algérie, dans les années quatre-vingt-dix, en Irak avec les chiites et Hamas contre l'Autorité palestinienne. Des manipulations de laboratoires jouées à l'échelle d'une région. C'est le pragmatisme américain décliné dans son expression la plus vulgaire, qui ne s'embarrasse guère de contradictions, ni de retournement dès lors que l'enjeu est la défense des intérêts stratégiques de l'oncle Sam et de son allié historique dans la région Israël.NomAdresse email
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Posté Le : 17/08/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Omar Ouali
Source : www.liberte-algerie.com