Algérie

Retour téléguidé vers le Maghreb



L'Algérie maintient un haut niveau de vigilance sur son territoire et sur ses frontièresEntraînés aux techniques de la guérilla, suffisamment armés et maîtrisant parfaitement l'usage d'Internet et des réseaux sociaux, ils sont sur le point du retour en Afrique.
Les chiffres sont affolants. L'Algérie, qui n'a pas pour habitude de lancer de fausses alertes, vient encore une fois de tirer la sonnette d'alarme: Le péril Daesh frappe aux portes du Maghreb. Au moins 6000 terroristes idéologiquement préparés, entraînés aux techniques de la guérilla, suffisamment armés et maîtrisant parfaitement l'usage d'Internet et des réseaux sociaux sont sur le point du retour en Afrique. «L'Algérie qui maintient un haut niveau de vigilance sur son territoire et sur ses frontières (...) ne ménagera aucun effort pour promouvoir la coopération bilatérale et régionale autour de la lutte contre les risques véhiculés par les combattants terroristes étrangers», a averti le représentant du ministère des Affaires étrangères, Haouès Riache,lors de l'ouverture, à Alger, de la 11e Réunion annuelle des Points focaux du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert). Cette salve est à prendre très au sérieux surtout qu'elle vient d'un pays qui a déjà fait l'expérience dans les années quatre-vingt-dix de ce phénomène du retour de ce que l'on appelait, à l'époque, «les Afghans». Pour souligner la gravité de la menace sur la sécurité et la stabilité des pays dont sont porteurs ces criminels, le responsable algérien a relevé l'existence d'une forte connexion entre le terrorisme et le crime organisé transnational. «Aujourd'hui cette connexion est avérée et documentée dans de nombreuses régions de notre continent avec de solides ramifications internationales.» Tout y passe: les drogues, en particulier la cocaïne, l'héroïne et le haschisch, la migration illégale, le trafic d'armes et de psychotropes, le trafic d'êtres humains, les vols de bétail, le trafic de biens culturels, la piraterie et la contrebande en tous genres.
Allant dans le même sillage, le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'Union africaine (UA), Smaïl Chergui, a déclaré, que les Etats membres de l'UA doivent adopter «une stratégie inclusive, dynamique et robuste» pour prévenir l'extrémisme violent, remédier aux conditions qui favorisent la propagation du terrorisme et contrecarrer l'éventuel retour de quelque 6000 «combattants étrangers», notamment de Syrie et de l'Irak vers leurs pays d'origine en Afrique. «Les ressources financières considérables générées par les différentes formes de criminalité dans lesquelles sont impliqués les terroristes, leur ont permis d'accroître leurs capacités d'acquérir des armes et munitions très sophistiquées et à recruter de nouveaux membres», a déclaré Smaïl Chergui Avec la même inquiétude, le directeur du Caert Larry Gbevlo-Lartey Esq, a affirmé que les deux phénomènes du terrorisme et de l'extrémisme violent ont connu une forte progression dans le continent africain, non seulement en termes du nombre d'attentats enregistrés, mais également en termes des pays qui sont désormais plus exposés à ce péril, notamment les pays fragiles, ce qui requiert une grande coordination entre les pays de la région. «En dépit des efforts consentis et initiatives lancées par l'Afrique, il n'en demeure pas moins que le terrorisme et l'extrémisme violent sont devenus un phénomène endémique en Afrique qui n'a pas pu, à ce jour, venir à bout de ce fléau qui figure parmi les «grands défis» auxquels est confronté le continent africain, menace la stabilité du continent noir et entrave même son développement et son épanouissement», a indiqué Larry Gbevlo-Lartey Esq
Le no man's désertique du Sahel, s'avère un lieu idéal pour la culture, l'entretien et au besoin l'exportation de l'islamisme violent devenu une véritable valeur marchande. Le terrorisme fait bien tourner le complexe militaro-industriel occidental, oriente des politiques et impose des décisions économiques. Le destin du Sahel a été scellé depuis la fin de la seconde guerre du Golfe avec l'invasion américaine en Irak qui a vu des terroriste d'Al Qaïda se réfugier, ou contraints de le faire dans cette partie du globe. L'Histoire étant un éternel recommencement, on assiste exactement au même scénario d'un retour téléguidé des terroristes vers le Sahel. Comme en 2004 on a vu des dizaines d'opérations militaires américaines dont la plus célèbre Flint Look, des formations de soldats de la région l'installation de marines dans plusieurs contrées africaines et des bases militaires. La situation est d'autant plus grave que cette fois-ci les portes du Sahel sont grandes ouvertes à partir du chaos libyen. Une véritable zone de faiblesse aux frontières algériennes. Ce n'est pas sans raisons d'ailleurs que la diplomatie algérienne s'active avec les pays voisins pour arracher une prorogation, une fois de plus, du mandat du gouvernement al-Sarraj arrivé à terme. Hier, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, s'est envolé à Tunis où il assisté à la réunion ministérielle tripartite (Algérie- Egypte- Tunisie) sur la Libye. Inflexible, l'Algérie s'attache à la feuille de route de l'ONU pour le règlement de la crise libyenne loin de toute intervention militaire. C'est ce principe fondateur qu'a défendu avant-hier à Tunis, bec et ongles, le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel.


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