Algérie

Retour sur une journée mouvementée



Les hirakistes d'Oran ont droit à "un traitement" répressif et violent de la part de la police qui a ressorti la matraque après les tentatives d'empêcher les marches.Vendredi dernier, à quelques minutes de la rupture du jeûne, la place du 1er-Novembre d'Oran a, une nouvelle fois, été le théâtre de scènes de violence policière contre les hirakistes. "Les policiers ont fondu sur nous avec sauvagerie et commencé à frapper à tout-va, sans distinction de sexe ou d'âge. J'ai vu des personnes âgées violemment tabassées, des femmes insultées, des jeunes bastonnés avant d'être embarqués...".
Cette attestation de Houari, activiste du Hirak oranais qui a eu la chance de prendre la fuite avec "seulement" un coup de matraque dans le dos, résume les témoignages livrés par les manifestants qui se trouvaient sur place et leur conviction que les policiers qui les ont ainsi attaqués "voulaient faire mal". "Ils nous l'ont déjà dit : ils veulent par tous les moyens nous obliger à abandonner le Hirak", a dénoncé un autre manifestant, tard dans la soirée de vendredi, à proximité du siège de la sûreté de wilaya où les plus irréductibles du Hirak attendaient la libération de leurs compagnons.
Leur nombre exact ' "impossible de le savoir. Six, dont deux de Mascara, viennent d'être relâchés, mais dans l'anarchie provoquée par l'assaut des policiers, nous ne savons pas qui a été embarqué ni qui a été blessé. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a eu des dégâts", nous a-t-on encore confirmé.
La raison de cette explosion de violence alors que la marche avait été empêchée, les hirakistes la voient dans leur décision de rompre leur jeûne sur la place du 1er-Novembre où un impressionnant dispositif policier les avait encerclés toute l'après-midi.
"À une heure du f'tour, les policiers ont commencé à interpeller avec violence les jeunes qui apportaient un peu de nourriture et, une demi-heure plus tard, voyant que nous étions tout de même décidés à rester sur place jusqu'à la libération des personnes arrêtées, ils ont donné l'assaut", relatent les hirakistes.
Plus tard, des informations et des images partagées sur les réseaux sociaux donneront un aperçu de la brutalité : des hématomes, des blessures, des lésions sur différentes parties des corps montrent la violence subie par des citoyens que l'on venait d'empêcher d'organiser leur marche. Selon des témoignages, un hirakiste du nom d'Abdelghani Boulefrad aurait même eu le bassin et les deux pieds fracturés sous l'effet des coups reçus.
"Certaines personnes frappées et interpellées nous ont déclaré que des policiers les ont sommées de ne pas porter plainte sous peine d'être gardées à vue", a indiqué un des avocats du collectif de défense qui se sont rendus, hier samedi, à la sûreté de wilaya pour s'enquérir de la situation des personnes détenues.
"Officiellement, il y en a quatre : Saïd Boudour qui a refusé de renoncer à son droit de porter plainte, Mammar Bendiar, porte-drapeau du Hirak (qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour une condamnation par défaut à une année de prison ferme pour incitation à attroupement, ndlr), Karim Ilyes, dit la Panthère rose, dont le domicile vient d'être perquisitionné, et Yasser Rouibah, hirakiste originaire de Jijel. Tout porte à croire qu'ils seront déférés demain devant la justice", a expliqué Me Ahmed Mebrek.

S. Ould Ali


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