Durant l'année 2021, l'Algérie a fait face à une troisième vague de la Covid-19 qui a mis le système de santé à genoux. Infrastructures débordées, personnel médical épuisé, et moyens thérapeutiques insuffisants. Le pays a fait face à une crise inédite en oxygène médical. La panique s'empare de la population. Les images des proches des patients désespérés cherchant une bouteille d'oxygène jusqu'à détourner des camions de transport de ce produit de leur destination initiale restent choquantes. Le lancement de la campagne nationale de vaccination au forceps était un soulagement. Pourtant, elle n'a pas connu le succès escompté, puisque l'objectif d'immuniser 70% de la population éligible d'ici fin 2021 n'a pas été atteint. Retour sur une année marquée par une crise sanitaire sans précédent.Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Durant l'année 2021, les Algériens ont dû vivre, pour la deuxième année consécutive, avec la pandémie de Covid-19. Mais cette année-là était meurtrière. Notre système de santé a atteint ses limites devant le grand nombre de contaminations et d'hospitalisations. Mais le pic des contaminations sera atteint en juillet où le nombre des nouveaux cas a dépassé la barre de 1 500 cas en une seule journée.
Les hôpitaux sont débordés, tout comme les morgues. Les lits de réanimation ne suffisent plus. Le personnel de santé, qui était déjà mobilisé depuis plus d'une année, est épuisé. Dépassant leur capacité d'accueil, les structures de santé n'accueillent que les malades graves. Les autres doivent se confiner et se soigner chez eux. La majorité des personnes contaminées nécessitaient de l'oxygène. Il finit par devenir une denrée rare recherchée par tout le monde. Les proches des patients sont désespérés, ils assistaient à la mort de l'un de leurs parents ou famille par manque d'oxygène. Les appels de besoin de concentrateurs, bouteilles et masques à oxygène se multiplient sur les réseaux sociaux. Ce mois de juillet, l'hôpital de Sétif déplore plusieurs morts pour cause de manque d'oxygène et c'est le cas dans plusieurs centres de soins. Les médecins tirent la sonnette d'alarme et déplorent un manque de moyens et une pénurie d'oxygène. Les anticoagulants, très utilisés dans le protocole thérapeutique, ont fini également par connaître une rupture. Les Algériens s'emparent des réseaux sociaux pour transmettre leur désarroi et leur incapacité face au manque de moyens thérapeutiques. La société civile bouge et vient au secours des familles de patients en se mobilisant, avec l'aide de la communauté algérienne établie à l'étranger, pour trouver des solutions au manque de concentrateurs d'oxygène et de médicaments.
La solidarité des Algériens a, une nouvelle fois, ému. Le mois d'août, le nombre des cas de contamination commence à baisser et le gouvernement décide, après plus d'une année, d'un déconfinement partiel et la réouverture des plages. Début septembre, le ministère de la Santé lançait enfin la campagne nationale de vaccination. Durant ce Big Day, les autorités ont fixé comme objectif de faire vacciner 70% de la population éligible d'ici fin décembre. Malgré le manque de quantité au début, l'Algérie a fini par importer près de 29 millions de doses de vaccins pour vacciner toute la population éligible. L'Algérie a également lancé, le 29 septembre, sur le site de l'usine Saidal, de Constantine, la production locale du vaccin Sinovac, ce qui la place au rang de premier producteur de vaccins contre la Covid-19 en Afrique.
Le 20 octobre 2021, le confinement partiel à domicile est totalement levé avec reprise partielle des vols internationaux. La campagne de vaccination reste un échec. Seuls 13 millions de la population ciblée sont vaccinés à ce jour dont quatre millions seulement ont fait les deux doses. Pour la booster, le gouvernement décide, le 25 décembre, d'exiger le pass vaccinal, déjà obligatoire pour l'accès aux stades et salles des fêtes, comme condition d'entrée et de sortie du territoire national et pour accéder à certains espaces et lieux publics.?
Durant le mois de décembre, le climat sanitaire redevient de nouveau anxiogène. Le nombre des contaminations repart à la hausse et le nouveau variant Omicron commence à se propager en Algérie.
Le ministère de la Santé a annoncé que nous sommes officiellement entrés dans la 4e vague qui laisse présager le pire pour ce 2022, en face d'une population non immunisée.
S. A.
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Posté Le : 30/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salima Akkouche
Source : www.lesoirdalgerie.com