Contrairement aux années précédentes, 2019 n'a pas été marquée par de nombreux conflits sociaux. La conjoncture politique du pays, suite au mouvement populaire du 22 février dernier, a fait que les syndicats autonomes, à l'origine des mouvements de grève, ont été une partie prenante de ce mouvement. Ainsi, en décidant de ne pas reconnaître l'ancien gouvernement Bedoui, les partenaires sociaux, qui ont décidé de surseoir à leurs revendications socioprofessionnelles, se sont tout simplement impliqués dans la vie politique du pays. Toutefois, les deux corps, celui des magistrats et celui des enseignants du primaire, ont créé la surprise avec leurs mouvements de grève.Salima Akkouche ? Alger (Le Soir) ? Un fait inédit, l'année 2019 n'a pas connu de nombreux conflits sociaux. Les secteurs de la santé, de l'éducation, ou encore des collectivités locales, sujets à des mouvements sociaux récurrents, n'ont presque pas fait parler d'eux durant cette année. Du moins concernant des appels à des mouvements de grève pour revendiquer de meilleures conditions socioprofessionnelles. En effet, les syndicats autonomes ont décidé, depuis le mois de février dernier, de soutenir le mouvement populaire. Et depuis le mois de mars dernier, ils avaient annoncé que, tout comme la rue, ils rejetaient le gouvernement Bedoui. C'est donc tout naturellement qu'ils ont décidé de surseoir à leurs revendications socioprofessionnelles pour s'impliquer davantage dans la scène politique. Toutefois, deux corps, celui des enseignants du primaire et celui des magistrats, ont fait exception en déclenchant des grèves surprises. Ainsi donc, la sérénité n'a pas trop duré dans le secteur de l'éducation. Au début du mois d'octobre dernier, une grève surprise a été lancée dans le cycle primaire. Des enseignants, sans aucune couverture syndicale, ont appelé à un mouvement de grève pour demander l'amélioration de leur vie professionnelle. Un mouvement qui n'a pris fin que durant ces vacances d'hiver et qui risque de reprendre dès la rentrée. Au risque de compromettre le premier trimestre, le ministère de l'Education nationale avait fini par recevoir des représentants des enseignants, début décembre. Le département de Abdelhakim Belabed, tout en refusant de lancer des négociations avec ces enseignants, a, néanmoins, pris quelques engagements qui avaient réussi à calmer les grévistes et qui avaient fini par organiser les examens du premier trimestre. Dans la série des grèves surprises, les magistrats ont beaucoup surpris, le 27 octobre dernier, en déclenchant une grève inédite et illimitée. La décision de mutations soudaine de 3 000 magistrats a été à l'origine de ce mouvement qui a paralysé la quasi-totalité des tribunaux du pays. Le ministère de la Justice a même eu recours à la force pour déloger des magistrats dans le tribunal d'Oran. La scène des gendarmes en tenue antiémeute intervenant dans le hall de la cour d'Oran pour tenter de déloger par la force des magistrats occupant le tribunal et qui a provoqué des accrochages a fait le tour des réseaux sociaux, suscitant indignation et colère. Toutefois, les magistrats, tout comme ils ont surpris par leur appel à une grève illimitée pour demander l'indépendance de la justice, ont également surpris, le 5 novembre dernier, en annonçant, après dix jours de grève et un accord avec le ministère de la Justice, la suspension de leur mouvement. Par ailleurs, l'année 2019 a été marquée par l'émergence des syndicats autonomes.
Ces derniers ont décidé de soutenir le mouvement populaire et ils ont réussi à occuper la scène sociale et politique durant ces dix derniers mois. En plus de l'organisation des marches, les syndicats ont pris des initiatives pour établir des feuilles de route de sortie de crise. La Confédération des syndicats algériens, regroupant douze syndicats de différents secteurs, a, d'ailleurs, beaucoup fait parler d'elle en multipliant des actions du terrain. En plus des journées de grève et des rassemblements, la CSA a, également, organisé, à deux reprises, des marches dans la capitale pour demander le départ du système. Entre-temps, avec le début du Hirak, l'UGTA, notamment en raison de l'image de son ancien responsable, considéré comme étant proche de l'ancien régime et qui a fini par être rejeté par les travailleurs, a été totalement absente et effacée.
S. A.
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Posté Le : 31/12/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salima Akkouche
Source : www.lesoirdalgerie.com