Quand est-ce qu'aura lieu la sixième édition du FOFA ? A la fin de
l'année prochaine ou au contraire durant la période estivale ? La question a
été posée à la commissaire de cette manifestation lors
de la dernière conférence de presse, jeudi dernier.
Malheureusement, Mme Moussaoui a été dans
l'incapacité d'y apporter une réponse catégorique, parce que la décision ne
relève pas de sa compétence. Ce qui ne présage rien de bon sur le devenir de
cette manifestation. Concernant la désormais précédente édition, un défi relevé
haut la main, il faut le souligner, grâce à l'engagement des membres du comité
d'organisation, «ramassés» à la dernière seconde.
A part Nabila Rezig, cadre
du ministère de la Culture
et directrice artistique du festival, qui, grâce à son carnet d'adresses, a
entamé les contacts avec les réalisateurs et comédiens depuis des mois, le
reste de l'équipe des organisateurs «s'est lancé dans la bataille» à deux
semaines de la date du coup d'envoi du Festival.
D'ailleurs, certains membres du comité d'organisation ont payé de leur
corps le tribut de cette improvisation. D'ores et déjà, des voix de certaines
personnes soucieuses du devenir de ce Festival réclament l'arrêt dès à présent
de la date de la prochaine édition et l'entame de sa préparation.
L'intérêt de plus en plus grandissant de la presse arabe et
internationale pour le Festival d'Oran l'exige, estime-t-on. La ville, si elle
prétend à un autre statut au sein du pourtour méditerranéen, et si elle nourrit
des ambitions notamment touristiques, ne peut pas se permettre de dilapider un
tel atout, estiment-elles.
Le message est adressé aux décideurs et en premier lieu à Madame la
ministre de la Culture,
Khalida Toumi.
Sur un autre plan, l'autre question relevée dans la dernière conférence
de presse, ce festival a encore soulevé le problème des infrastructures et des
équipements culturels à Oran et particulièrement des salles de projection. La Salle Es-Saâda
qui a abrité la projection des films en compétition manque d'une seconde
machine de projection. Pour la seconde séance, le technicien était dans
l'obligation de débobiner et rebobiner la copie du
film au programme. Lors d'une précédente édition de ce Festival, du temps de Hamraoui Habib Chawki, on avait
annoncé que la manifestation avait offert un équipement ultramoderne à cette
salle. Parce que le cinéma est le parent pauvre dans la ville d'Oran, nous
ignorons tout sur les équipements dont disposent les trois salles encore en
fonction dans une ville qui possédait plus d'une trentaine de salles à l'époque
coloniale. Par ailleurs, pour des considérations totalement étrangères à ce
Festival, la salle Régent a été « réquisitionnée» pour les documentaires
réalisés dans le cadre de «Tlemcen capitale de la culture islamique». Produits
qui n'ont pas attiré l'attention du public, sevré de cinéma durant de longs
mois. En clair, le Festival d'Oran gagnerait à se fixer ses propres objectifs
et à se départir des considérations politiciennes de propagande.
S'agissant des films retenus dans la compétition de la défunte édition, la
plupart d'entre eux traduisent les préoccupations des peuples arabes. C'est
notamment le cas de la paix civile au Liban où le conflit confessionnel risque
à tout moment d'éclater. Par bonheur, Nadine Labaki,
la réalisatrice, a traité son sujet comme étant la préoccupation des femmes, notamment
les mères et les épouses. Celles que les conflits armés endeuillent suite au
décès d'un conjoint ou d'un enfant. D'ailleurs, dans presque tous les films
proposés dans la cinquième édition du FOFA, la femme a une présence effective. Elle
n'est pas réduite à une simple figurante ou encore moins à un simple objet de
désir. C'est le cas de Qamar,
la mère des cinq «héros» du film égyptien de Khaled Youssef «Kaf Qamar» qui a obtenu le prix
de la meilleure réalisation.
Qamar, la mère, symbolisant la terre natale, le terroir et par extension une
certaine Egypte, est en dernier ressort la référence et le repère de ses cinq
enfants obligés de se débrouiller dans la ville pour gagner leur vie. Sa mort
coïncide avec la fin du film, et d'une époque historique de l'Egypte. C'est
aussi le cas de l'autre film égyptien «Asma» d'Amr Salama.
C'est la femme Asma qui décidera de briser le
tabou et de s'afficher à visage nu dans une émission de télévision portant sur
le sida. En rentrant à pied après son passage dans l'émission, tous les hommes
de son quartier vont se lever à son passage par respect à son courage. Par
contre, celui qui s'est proposé pour se marier avec elle se débinera par
lâcheté au courant de la transmission de l'émission. On relèvera cette présence
de la femme dans le film jordanien « Villes de Transit ». A part que, cette
fois-ci, l'héroïne, une jeune femme qui vivait aux Etats-Unis et qui avait prévu
de revenir s'installer chez elle, décide de quitter son pays. Bref, on aurait
pu intituler la cinquième édition « Hommage à la femme arabe ». Un détail qui a
probablement échappé à notre amie Nabila qui s'est
acquittée de la programmation et à qui nous ne pouvons que nous incliner devant
ses choix.
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Posté Le : 25/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ziad Salah
Source : www.lequotidien-oran.com