Algérie

Retour sur la résistance anticoloniale



Retour sur la résistance anticoloniale
Ce voyage dans le passé s'effectue à travers l'évocation de l'abbé Carteron, personnage discret mais central de la résistance anti-coloniale à Lyon, surnommé par les Algériens de Lyon, « El Bi'r », c'est-à-dire « le puits », l'homme des secrets bien enfouis. « Voilà un film qui vaut mille fois plus qu'une ''repentance'' ' terme religieux que l'auteur de ces lignes récuse parce qu'il a trop de respect pour les religions pour en mésuser : une reconnaissance des responsabilités par l'Etat français dans les traumatismes causés par le système colonial serait un acte politique fort, un acte d'honnêteté et un acte d'humanité. Et c'est bien ce à quoi convie implicitement El Bi'r. L''uvre de Béatrice Dubell met en évidence ce que furent ces responsabilités premières et où elles furent. Bi'r provient de la racine ba'ara. Ba'ara, c'est creuser un puits, mais en optique, c'est, aussi, focaliser », écrit, dans l'introduction au film, Gilbert Meynier, professeur émérite d'histoire de l'université Nancy-II et spécialiste de l'histoire de l'Algérie. « Son film citoyen montre aussi que le pire n'est pas forcément programmé et que les solidarités humaines font, aussi, partie de l'histoire. Elle rappelle pudiquement que, au-delà des religions, des cultures, des tabous et des formalisations politiques vulgaires, il s'est trouvé des humains ' appelons-les si l'on veut, ici, Algériens et Français ' pour que la devise ''liberté, égalité, fraternité'' soit un objectif premier et une réalité vivante' El Bi'r invite à méditer sur les voies et moyens d'un avenir partagé de respect et de concorde de part et d'autre de la Méditerranée qui soit autre chose qu'un fourre-tout combinant médiatisation et marché ; je le ressens comme un message d'espoir, aussi bien, ici, pour les jeunes d'ascendance algérienne désorientés que, là-bas, pour les harraga désespérés. Mon maître et ami, le regretté Pierre Vidal-Naquet ' qui enseigna l'histoire grecque à l'université de Lyon peu après la fin de la guerre de 1954-1962 et qui avait naguère été, notamment, le militant anticolonialiste résolu et le dreyfusiste rigoureux du comité Audin ' pensait que l'historien qui se respecte est aussi indissociablement un citoyen. El Bi'r est un matériau désormais incontournable pour le champ historien et un document pédagogique lumineux sur lequel les citoyens auront à réfléchir pour édifier leur futur. » Un programme de projections avec la participation des historiens et chercheurs, Gilbert Meynier, Erica Deuber-Ziegler, Mohamed Harbi, Didier Renard, en présence de la réalisatrice, Béatrice Dubell est organisé dans le but de « permettre réflexion et échange, et de susciter de nouveaux témoignages afin de poursuivre le travail sur cette page d'histoire occultée », signalent les initiateurs de ce programme.Le jeudi 23 octobre à 19 h au Rize, centre mémoires & sociétés, projection et débat avec l'historien anglais, Martin Evans, sur le thème « Quelles spécificités du réseau lyonnais ' »Martin Evans est professeur d'histoire européenne contemporaine, université de Portsmouth. Il vient de publier en français Mémoires de la guerre d'Algérie, L'Harmattan, Paris, 2007. Le jeudi 6 novembre à partir de 19h 30 à la Maison des passages, projection accompagnée par Mohamed Harbi dans le cadre d'un cycle de rencontres organisé par Coup de soleil en Rhône-Alpes et d'autres associations et organismes comme la Cimade, le Centre culturel 'cuménique ou la Maison des passages.Le vendredi 7 novembre à partir de 20h à la salle Genton, projection et débat avec l'historien Gilbert Meynier, séance organisée en partenariat avec la MJC Laennec et le centre social Mermoz. D'autres projections-rencontres sont également programmées. A préciser que Béatrice Dubell réalise des films documentaires qui questionnent le champ social et politique. Parallèlement, elle travaille dans le cadre d'ateliers cinématographiques, espaces d'expérimentation sociale et artistique, comme l'atelier de création de la maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône qu'elle a animé entre 2000 et 2007. Elle a été fondatrice et co-directrice de 1997 à 2006 du festival biennal Les Inattendus, consacré aux films non industriels.1- El Bi'r (Le puits), réalisé par Béatrice Dubell, co-produit par Z'azimut films TLM - Télé Lyon Métropole avec la participation du Centre national de la cinématographie, le soutien de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acse), le Fonds images de la diversité, le soutien de la Procirep, société des producteurs et de l'Angoa.Ce film est associé au volet culture du Contrat urbain de cohésion sociale de Lyon, avec le soutien de l'Etat, de la ville de Lyon et de la région Rhône-Alpes.


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