La grande bataille de Souk-Ahras, dont le 61ème anniversaire sera célébré vendredi, est l'une des plus violentes de la Guerre de libération nationale, de par son ampleur et la puissance de feu utilisée par la France contre les moudjahidine, selon divers études historiques et témoignages.Pour l'historien Djamel Ouarti, de l'université Mohamed-Chérif Messaâdia de Souk Ahras, «les armes utilisées par la colonisateur français lors de cette bataille équivalent à celles de la Seconde Guerre mondiale» L'armée française avait engagé pour cette bataille plusieurs de ses plus féroces unités militaires, connues pour avoir pris part au conflit mondial et à la guerre d'Indochine, à l'instar des 9ème et 14ème bataillons parachutistes, des 8ème et 28ème régiments d'artillerie longue portée et des 26ème, 151ème et 152ème régiments d'infanterie mécanique, a-t-il expliqué. Survenue le 26 avril 1958, cette bataille, surnommée «mère des batailles» ou encore «mère des chouhada», a été d'une férocité si grande que chaque moudjahid de l'Armée de libération nationale (ALN) se retrouvait avec en face de lui 10 soldats français surarmés et appuyés par tout l'arsenal de l'Otan sur un terrain plat et nu où rien ne pouvait le protéger de l'enfer des obus, des bombes et de leurs éclats, à relevé l'universitaire. Selon ce dernier, les sacrifices étaient immenses et la forte détermination des djounoud du 4ème bataillon de l'ALN à briser l'étau par lequel l'armée d'occupation française voulait étouffer la Révolution libératrice en la privant de ses sources d'approvisionnement en armes et munitions. L'engagement armé débuta le 26 avril 1958 à Ouilène près de Souk -Ahras, puis s'étendit aux hauteurs de Hammam Nebaïl (wilaya de Guelma), 639 chouhada sont tombés au champ d'honneur, pas moins de 300 soldats français tués et 700 blessés dans les rangs de l'ennemi, a souligné M. Ouarti,relevant que cette bataille est une «source de fierté pour les moudjahidine et les personnes ayant vécu son déroulement»'. Le 4ème bataillon de l'ALN était sous le commandement du défunt moudjahid Mohamed-Lakhdar Serine secondé par Ahmed Deraïa et Youcef Latrach. Des compagnies de l'ALN acheminant des armes vers Tahir (Jijel), Mila et Skikda ont également participé à la bataille, a-t-il poursuivi. Le retentissant écho de la bataille dans «La dépêche de Constantine» Dans sa couverture de la première journée de la bataille de Souk Ahras, le quotidien français «La dépêche de Constantine»' avait fait état d'une tentative des troupes de l'ALN de traverser la ligne Morice, affirmant alors que les chances que cette tentative réussisse étaient peu probables car les forces françaises y étaient déployées pour les intercepter à la frontière avec la Tunisie. Deux jours après, le journal a changé sa version parlant de la «réussite des troupes de l'ALN à traverser la ligne Morice électrifiée et de son accrochage avec l'armée française près de la ville de Souk-Ahras», a relevé le chercheur, notant que le journal avait rapporté que «la férocité de la bataille a été telle que l'engagement en est arrivé au corps à corps et l'accrochage à l'arme blanche». Les forces armées françaises n'avaient pas compris ce qui se passait, selon les témoignages du sergent Lasson et du lieutenant Saboureau, qui étaient sous le commandement du capitaine parachutiste, Serge Beaumont, qui fut tué lors des combats avec 32 de ses soldats. «Nous sommes tombés dans un guet-apens de fellagas (les moudjahidine) qui étaient plus nombreux, armés et embusqués derrière les arbres», selon les témoignages des deux soldats français, cités par M. Ouarti pour qui, cette bataille a révélé à la France que son armée affrontait non pas des groupes de rebelles mais une véritable armée, celle de la libération nationale d'un peuple opprimé et «déterminé plus que jamais à arracher sa liberté». De son côté, Hamana Boulaaras, président de l'association des survivants de la grande bataille de Souk-Ahras, a noté que pendant près d'une semaine, le champ de la bataille a été Oued Chouk, avant de s'étendre suite aux percées effectuées par les moudjahidine dans les lignes ennemies vers les montagnes de Mechrouha puis Dehouara (Guelma) le 2 mai 1958. Au dernier jour de la bataille, le moudjahid Mohamed Lakhdar Sirine a réussi, a ajouté Hamana, à regrouper les moudjahidine pour se retirer à l'Est vers Dréa et M'daourouch.
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Posté Le : 26/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R C
Source : www.lnr-dz.com