La nuit, brusquement, arrive de toutes parts,
Couvrant tout de son manteau de laine noire,
Si ce n’est cette clarté, loin, à l’horizon,
De ce feu rougeoyant, tel un géant phare.
Est-ce un présage ?
Un signe des dieux ?
Tout le paysage
Me paraît en feu.
Nous avançons, le feu recule, prend l’écart,
Paraissant se moquer, et nos yeux hagards,
Dilatés par la peur, cherchent consolation
Qu’ils ne peuvent trouver dans aucun des regards.
Est-ce un présage,
Un signe des dieux ?
Tout le paysage
Me paraît en feu.
On dirait que le feu flotte sur les plis noirs,
Dont les vagues écumeuses, sillons épars,
Nous rappellent soudain des troupeaux de moutons,
Leurs bergers, égarés, rêvant quelque part.
Est-ce un présage ?
Un signe des dieux ?
Tout le paysage
Me paraît en feu.
Avançant dans la nuit, dans ses tentacules,
Je vois, de la terre, un des monticules
Fortement éclairé par un brasier géant.
Oh ! Malheur… C’est toute ma côte qui brûle !
Ce n’est ni présage,
Ni signe des dieux.
Tout le paysage
Est bien mis à feu.
Un signe des hommes rongés de rancune,
De haine, de mépris… Sans pitié aucune.
Brûlant au passage hommes, femmes, enfants
Laissant, des forêts, de la cendre en dunes.
Ce n’est ni présage,
Ni signe des dieux.
Et dans ce sillage,
Toudja a pris feu.
Bejaia, 1994.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 29/04/2018
Posté par : icare
Ecrit par : Makhlouf BOUAICH
Source : M. BOUAICH personnel