Algérie

Retour de la télé-buzz !'



Ces rappels cycliques, pédagogiques, à la veille du mois sacré du Ramadhan, à l'endroit des médias audiovisuels publics et privés, quant à la nécessité de respecter l'« éthique et la déontologie » dans l'accomplissement de leur mission, ont-ils jamais donné des résultats satisfaisants sur le terrain de la pratique ' L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV), initiatrice de ces appels, prônant l'adaptation des programmes à l'occasion de ce pic de consommation cathodique, notamment en évitant les scènes de violence à l'écran, les contenus mensongers et les excès dans le timing réservé à la publicité, reste dans son rôle moralisateur, qui n'a pas été trop influent au vu de la répétition des mêmes pratiques, les mêmes égarements et écarts choquants. L'esprit commercial des chaînes de télévision domine en cette période et certains responsables tentent de faire le buzz, comme sur les réseaux sociaux. Oubliant, qu'en ce mois sacré, les programmes diffusés sont suivis en famille, notamment aux moments de l'iftar (rupture du jeûne) et des soirées «confinées», les télés cherchent à faire le buzz quitte à piétiner les règles morales. Cette course à l'audimat n'a pas de frein. Et, souvent, pour ne pas dire toujours, le mal est corrigé quand il est fait, et quand l'ARAV intervient pour demander l'arrêt de la diffusion des émissions contraires aux normes sociales. Souvent, les chaînes de télévision averties se plient aux recommandations, stoppent les programmes « blâmés » et présentent leurs excuses aux téléspectateurs. En attendant de sévir l'an prochain, tant qu'on échappe facilement aux sanctions sévères. Il est, ainsi, à se demander pourquoi ces chaînes de télévision, qui cherchent à élargir leur audience, admettent, voire insistent, à passer des horreurs, notamment sur le registre le plus critiqué, en l'occurrence les « caméras cachées », alors qu'il y a un risque de chute de leur taux d'audimat ' Les téléspectateurs aiment-ils les sensations fortes de ces horribles « caméras cachées », contrairement aux critiques émises à leur encontre, ou les chaînes de télévision en font seulement avec la médiocrité qu'elles ont sous la main faute d'avoir mieux ' Dans ce contexte, il y a le rôle de l'ARAV de contraindre les médias audiovisuels au respect des normes relatives à la diffusion et à la qualité des programmes par la force de la sensibilisation-dissuasion et la force de la loi, mais il y a également un autre aspect qu'on devrait mettre en application pour mesurer l'impact réel des programmes. Soit la mesure de l'audimat. Un critère essentiel pour la distribution de la publicité, le nerf de la guerre. Car, on nagerait dans le vague sans identifier avec précision qui regarde quoi des programmes diffusés par les chaînes de télévision privées et publiques, en ce mois de Ramadhan et hors de cette période ' A programme médiocre, mauvais audimat et publicité nulle, c'est la règle qui pousserait les médias audiovisuels à investir dans la qualité, y consacrer des budgets conséquents à la production d'émissions ou de séries télévisuelles et s'insérer dans la compétition pour gagner les faveurs des téléspectateurs. En attendant l'avènement des chaînes de télévision cryptées, aussi lointain paraîtrait-il dans le paysage audiovisuel local, qui ferait valoir le nombre d'abonnés pour donner la mesure de l'impact médiatique réel.


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