Algérie

Retour de la fille prodigue



La chanteuse Selma Kouiret, l'ex-égérie du gypsy-flamenco groupe Mediterraneo, après une absence scénique qui aura duré 15 ans, était de retour pour un concert baptisé «Nos retrouvailles», samedi soir à la salle Ibn Zeydoun.C'était le retour de la fille prodigue de Selma Kouiret. Elle s'était installée une quinzaine d'années au Maroc.
Et une certaine fébrilité régnait dans l'air. Déjà, celui qui a aidé et soutenu ce retour, Mamoun Senouci, directeur de la salle Ibn Zeydoun, accueillait le public à bras ouverts.
Et de surcroît, pour la circonstance, il était aux manettes techniques. Un présent pour cette fille, Selma, qu'il a vu décoller, ici, à Riadh El Feth, dans les années 1990 au sein de sa formation première, Mediterraneo. Selma aura marqué son public.
Des amis, dont Abdelkader Bendaâmeche, le directeur du conseil national des arts et des lettres, musicologue et auteur, des admirateurs de la première heure, des voisins, des journalistes venus redécouvrir cette «flamenca», son mari et puis ses parents tout fiers de leur fille. Et ce, de par un retour fracassant. Baptisé «Nos retrouvailles», le concert affichant complet, était à la bonne franquette, amical, filial et familial. Selma, dès son apparition, déclenchera des youyous et une ample ovation en guise de bienvenue.
Et ce fut une belle «gaâda», unplugged et seated-assis. Très acoustique et franchement lyrique. Car nous avions rendez-vous avec une voix, une très grande et belle voix algérienne.
Une diva
Accompagnée par huit musiciens aussi bons que professionnels ? deux guitares (dont un soliste), un violon, un oûd (luth), une basse, des percussions, accessoirement un clavier ?, Selma étalera toute la gamme et la tablature de son art pas du tout mineur.
C'est que non seulement la voix est intacte, mais elle a augmenté et s'est bonifiée. Elle est devenue altière, elle monte dans la gamme. Une voix d'une diva, sans flagornerie ni démesure.
Car maîtrisant son sujet et dans son élément. Confiante, à l'aise, souriante et bien sûr élégante, elle délectera son auditoire avec Ya Gorbati fi Bled Nass ; Ya Bent Djazaïr ; Ana Kount Ndabar Aâla Nass ; Bsame mucho ; Que Sas Que Sas ; Caminando ; Klam Mahdrouch Batel Alik Nass ; Assendu ; Zwit Rwit ; Djazaïria ; Wahran Wahran ; Ya Ghazali ou, encore en guise rappel, Jobi Joba des Gipsy King qu'elle dédiera à son époux qui l'a beaucoup soutenue, ses parents et son public. Des «oldies», du flamenco, du gypsy, du manouche, du boléro, de l'andalou, du assimi, du wahrani? Au grand bonheur de ses aficionados.
A la fin de son récital, sa loge a été assaillie par des fans, des amis, sa mère, son père? On est venu la congratuler et célébrer son retour parmi les siens. On est tenté de chanter Selma Ya Selma en pastichant Salma Ya Salama de Dalida. Pour les absents qui ont toujours tort, Selma sera bientôt en concert à l'Opéra d'Alger.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)