Algérie

Retour aux "Sources" pour Farid Mammeri



L'art de Mammeri est un miroir qui renvoie, à ceux qui vivent loin du pays, des images qui sont autant de chemins vers leurs sources, leurs racines.Du 14 septembre au 31 octobre, l'artiste peintre algérien Farid Mammeri expose ses tableaux à la salle de l'Association de culture berbère (ACB), dans le 20e arrondissement de Paris. "Sources" est le titre de l'exposition, comme si l'artiste voulait rappeler qu'avant tout son inspiration lui vient de sa Kabylie natale, d'Alger où il a grandi et, de façon générale, de l'Algérie qu'il a parcourue et d'où il puise les couleurs et la lumière dont il inonde ses toiles. On ne se lasse pas de les regarder, tant les formes d'expression sont diversifiées. Il est inutile d'essayer de classer ce peintre dans une école d'art. "Je suis à l'école de la vie, je peins ce que je vois et ce que je ressens", confie-t-il.
Du paysage kabyle haut en couleur aux rivages de la Méditerranée, en passant par des portraits où la femme est omniprésente, l'artiste restitue des souvenirs de son enfance, des scènes de vie aussi vraies que bouleversantes qui, souvent, interpellent les consciences sur la condition humaine. "La toile devient un moyen d'expression des sensations, des idées et des sentiments", confie-t-il. Les pinceaux de Farid Mammeri font naître des paysages de nos rêves enfouis, des visages qui nous semblent familiers tant nous saisissons les sens de leurs expressions.
L'art de Mammeri est un miroir qui renvoie à ceux qui vivent loin du pays, des images qui sont autant de chemins vers leurs sources, leurs racines. Libre, le peintre parvient cependant à transcender la nostalgie du pays pour s'ouvrir à l'universalité en proposant des ?uvres qui s'adressent à des publics variés. L'art de dessiner lui vient d'abord de sa mère qui fut son premier et sans doute son meilleur "professeur", puis de son entourage familial comme du grand-père maternel qui lui montra les tableaux de son cousin Azouaou, artiste peintre ayant exposé en Europe dans les années vingt.
Farid Mammeri, enfant de Taourirt Mimoun, a grandi à Alger où il a fréquenté le lycée El-Mokrani, suivi des études d'économie, avant de s'engager dans la vie active à l'Inped puis à la radio Chaîne 3. Les menaces qui pesaient sur les artistes et intellectuels dans les années quatre-vingt-dix vont l'obliger à se rendre en France où il commence à travailler pour vivre avant d'être rattrapé par la fièvre de l'art, de peindre et d'exposer en France et en Belgique.
En Algérie, le public a eu à découvrir ses ?uvres à Alger, Blida, Boumerdès et Oran où il fut invité par le grand dramaturge et regretté Abdelkader Alloula, qui sera assassiné par des terroristes en mars 1994 alors qu'il se rendait au Palais de la culture d'Oran. Aujourd'hui, fidèle à ses racines et tourné vers l'universalité, Farid Mammeri continue d'explorer des territoires nouveaux, chaque peinture étant une découverte pour lui, comme il aime à le dire.
Doucement, patiemment, grâce à la qualité et à la force de ses ?uvres, l'artiste élargit son audience et se fait une place honorable dans le monde de l'art à Paris, au grand bonheur de ses compatriotes et d'autres publics qui auront le loisir de découvrir l'exposition "Sources" au siège de l'ACB, 37 bis, rue des Maronites,
Paris 20e, et ce, jusqu'au 31 octobre 2020. C'est l'occasion d'effectuer une sortie culturelle en ces temps où la pandémie de Covid-19 pèse lourdement sur la programmation des évènements artistiques qui deviennent plutôt rares.


Ali Bedrici


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