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Retour aux fondamentaux Edito : les autres articles


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La sortie du Premier ministre à Laghouat est venue apporter cette dose de «chaâbya» et de populisme qui manquait depuis un certain temps au sein de l'Exécutif, ces derniers jours, notamment depuis la maladie du président Bouteflika. Une sortie rendue sans doute encore plus nécessaire pour «laver l'affront» subi lors de la finale de la Coupe d'Algérie de la part de l'équipe du Mouloudia d'Alger qui a refusé de monter à la tribune officielle pour la remise des médailles par Abdelmalek Sellal qui représentait le chef de l'Etat.
Une sortie, après celle de Béjaïa effectuée quelques semaines auparavant, veut essayer de faire oublier l'immobilisme dans lequel a été confiné le pays depuis une décennie au moins. Et ce, d'autant que le constat d'échec est patent. Et qu'en fait de réformes réelles et profondes préconisées par des commissions comme celles de l'éducation ou de la justice, les Algériens n'ont vu, dans les faits, que l'application de demi-mesures sans portée réelle sur leur quotidien. Une situation qui traduit bien l'absence d'une volonté politique de changement et la recherche du maintien du statu quo à tout prix. Bref, l'incarnation de l'immobilisme.
Une démarche qui n'a pas tardé à montrer ses limites si l'on se réfère aux mouvements de contestation perlés qui gagnent de plus en plus de secteurs de la société et de régions du pays que l'on croyait jusqu'à présent «à l'abri», comme celles du Sud où les jeunes chômeurs ont battu le pavé à travers des marches qui se voulaient massives et à caractère national. Du coup, le foyer de la contestation s'est délocalisé des villes connues pour leurs traditions de revendications sociales et syndicales vers d'autres qui l'étaient moins.
Les sociologues diront sans doute que si le système politique actuel s'accommode encore d'un certain immobilisme, par contre, des pans entiers de la société commencent à perdre patience, abandonnant l'attentisme dans lequel un pouvoir totalement autiste a voulu les confiner. La rupture des moyens traditionnels de dialogue, le refus de négociation ne font qu'aggraver les choses et surtout ne font que susciter encore plus d'inquiétude au sein des catégories déjà fragilisées et précarisées de la population quand il est question, par exemple, de suppression des subventions sur des produits comme le pain, le sucre ou encore du blocage des salaires ou de revalorisations indemnitaires. Tout comme l'absence de mesures incitatives à l'investissement productif de la part d'un Exécutif en panne d'idées.
L'incapacité des pouvoirs publics à proposer des solutions de rechange plus ciblées, en direction des populations les plus exposées, fait craindre le pire avec la perspective d'un épuisement des ressources, sans qu'on parvienne avant cela à la mise en place des conditions de production pérennes dans l'industrie, l'agriculture ou les nouvelles technologies, et ce, dans un cadre d'équilibre entre les régions qui reste encore à trouver.
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