Photo : Riad
Par A. Lemili
Six footballeurs locaux parmi vingt-quatre, c'est logiquement peu pour une sélection qui, dans la stricte acception de l'appellation, se veut nationale. Et encore faudrait-il que parmi le tiers évoqué, il s'en trouve un ou deux qui auront l'opportunité de jouer car, faire partie du «onze entrant», cela semble peu probable. Le sélectionneur national qui, au fur et à mesure que s'égrènent les jours, calque, et pour cause, le pas sur ceux de ces prédécesseurs ne doit pas systématiquement être l'objet de réserves et certainement encore moins de critiques en ce sens que le changement ne serait pas immédiatement perceptible au sein de l'EN et les résultats pas du tout visibles aux yeux d'un public qui piaffe d'impatience.Il n'y a qu'à faire une rétrospective rapide sur les critiques formulées par un coach lequel, lors de sa désignation à la tête de la sélection nationale, n'a pas été tendre sinon moins condescendant à l'encontre d'éléments évoluant au Golfe mais qui paradoxalement opère un virage à 180° pour apprécier autrement la nature des effectifs dont il dispose, estimant, selon les propos que lui prêtent un confrère, «avoir pris les meilleurs' même s'ils jouent au Qatar», ajoutant que «ce n'est pas un problème». Plus terre-à-terre, le problème essentiel qui se pose pour un coach s'évertuant à bousculer beaucoup de mauvaises habitudes en prenant soin depuis quelque temps d'y mettre la forme, demeure la sous-qualification technique d'une quasi-majorité des éléments dont il dispose. Un manque de niveau dont ne peuvent même pas être absous les footballeurs évoluant à l'étranger.La raison ' Force est d'admettre qu'ils sont bien loin du niveau de leurs semblables évoluant sous les couleurs des autres sélections africaines aussi modestes seraient certaines parmi elles. Qu'ils fassent partie des formations du Togo, Tchad, Burkina Faso pour ne citer que des pays qui viennent à peine de se découvrir une vocation à l'échelle internationale, les sélectionnés de ces pays ont l'avantage certain de se produire dans des championnats européens au demeurant respectables et en font partie non pas parce qu'ils ont été formés sur le continent mais plutôt parce qu'ils ont été repérés dans leur propre pays par des agents et autres recruteurs. Autrement dit, là où ils ont été naturellement formés. Dit plus prosaïquement, là où ils ont appris à jouer au football et à en devenir la quintessence.S'agissant de la sélection nationale algérienne, par opposition à une réalité historique et culturelle, c'est plutôt le parcours inverse que vit actuellement l'EN. Spontanément, l'idée de base est de compléter des insuffisances, si tant est qu'il en aurait existé il y a une trentaine d'années, par l'apport de footballeurs évoluant à l'étranger notamment à partir du Mondial espagnol avec une particularité qui consisterait à apporter un plus dans un compartiment en général ou à un poste donné en particulier. De Saâdane à Vahid en passant par la parenthèse Benchikha, les sélectionneurs ont d'emblée choisi des éléments évoluant à l'étranger pour ce qu'ils apportaient comme garantie, aussi mitigée soit-elle, d'être immédiatement plus fonctionnels parce qu'à raison, ne serait que par l'expérience, rompus à la compétition internationale. Une qualité dont ne disposent pas les éléments du cru d'abord parce que le niveau des compétitions de football, toutes divisions confondues, est des plus faibles et de plus la nécessité pour les sélectionnés de disposer d'une période d'adaptabilité et surtout de nombreuses confrontations avec d'autres formations au titre de rencontres amicales de préparation pour pouvoir se mettre un tant soit peu au diapason. Sans pour autant que la réussite soit derrière sachant que la valeur intrinsèque de la quasi-majorité des sélectionnés restait toute relative.Le problème est donc systémique et c'est à cette évidence que Vahid Hallilhodzic va s'atteler en brassant très large par la supervision des potentialités que pourrait receler la compétition nationale. Ses déplacements fréquents sur les stades semblent d'ailleurs porter des fruits dans la mesure où il repère graduellement de nouveaux visages qu'il juge éligibles si tant est qu'ils confirment cet espoir une fois intégrés dans le contexte spécifique qu'est un ensemble constitué par hybridation que représente une sélection nationale. En démultipliant ses choix quant à l'appel des footballeurs évoluant à l'étranger, il tient également à s'assurer et/ou confirmer la solidité d'un choix : la construction à long terme d'une formation. C'est sur ce sursis sur lequel semblent virtuellement s'accorder les responsables du premier sport national, le coach et les footballeurs que l'opportunité de «monter» une EN représentative est effectivement palpable.Et durant cette sorte d'état de grâce, l'ensemble des acteurs de la compétition nationale devraient jouer le jeu en s'obligeant à en respecter les règles et surtout l'éthique sportive en revenant aux fondamentaux dont la formation, la prospection, l'amour de la discipline qui ont fait la force du football algérien et permis l'éclosion et l'émergence de joueurs qui ont marqué son histoire et l'imaginaire des sportifs des pays étrangers grâce à l'équipe du FLN et les sélections de 1982 et 1986.Il est nécessaire de conclure sur le fait que le sélectionneur national actuel a su tracer son territoire. Son franc et incisif discours, contrairement à celui mielleux, condescendant, paternaliste tout autant nuisible et ravageur de ses prédécesseurs, y est pour beaucoup. L'ambiance au sein de l'EN algérienne, ou du moins ce qui est en apparence, semble très sereine. Les responsables des instances sportives nationales qui ont la réputation d'être très proches de la sélection quand celle-ci confirme les espoirs placés en elle contribueraient à cette harmonie. Une communion, somme toute, de bon augure.
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Posté Le : 09/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A L
Source : www.latribune-online.com