Algérie

Retour au Sud



Après la déflagration, les questions. Y a-t-il un rapport entre le kamikaze qui s'est fait exploser dans la brigade de gendarmerie de Tamanrasset et l'embrasement du front malien au Nord ' Y a-t-il une quelconque relation entre les Libyens, les armes, l'instabilité régionale et ce spectaculaire attentat dans une ville surmilitarisée, où les casernes sont au centre-ville 'A première vue non, même si les experts convoqués se perdent en conjectures dans cette région particulièrement floue où tout peut arriver, sauf le progrès. Entre les rebelles touareg de l'Azawad, les groupes d'AQMI et du GSPC, les contrebandiers surarmés, les agents triples de tous les services de renseignement du monde, les mercenaires sahélo-sahéliens de retour de Libye et les groupes indéterminés qui naviguent dans ces territoires avec de véritables machines de guerre portatives, bien malin qui pourrait expliquer qui fait quoi, avec qui, contre et pour qui.
En tout cas, c'est la première fois qu'un attentat a lieu à Tamanrasset et les décideurs algériens, toujours prêts à tout expliquer par des causes externes, vont sûrement annoncer qu'il faut voter le 10 mai parce que le monde entier souhaite du mal à l'Algérie, la preuve étant ce dernier acte terroriste indéterminé. En réalité, il faut bien avouer que la boucle a été bouclée ; l'Algérie, par le biais du GSPC, a exporté, à la fin des années 1990, du terrorisme dans le Sud puis dans tout le Sahel, en Mauritanie, au Mali et au Niger, laissant s'opérer de dangereuses alliances dans des territoires délaissés et dérégulés.
Par absence de vision stratégique, calculs politiques et souci de délocalisation des dangers, par laxisme et inefficacité, elle reçoit aujourd'hui le retour de feu sur son propre sol, dans son Sud jusque-là épargné par le terrorisme. Le message de Tam est clair : à part le Club des Pins, pas une parcelle du territoire n'est à l'abri.


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