Algérie

Retour annoncé de Poutine au Kremlin



Quelque 109 millions d'électeurs sont appelés aujourd'hui aux urnes pour élire sans doute le revenant Vladimir Poutine à  la tête du Kremlin pour la troisième fois. L'actuel Premier ministre est quasiment assuré de succéder à  son ami, le président Dimitri Medvedev qui, lui, va rejoindre certainement aussi son fauteuil de Premier ministre. Un petit jeu de chaises musicales qui ne souffre pas l'ombre d'un doute dans toute la Russie. Bien qu'une bonne partie de l'opinion russe n'apprécie guère cette république de copains (et de coquins) – en témoignent les grandes manifestation anti-Poutine de ces derniers mois – le pays est tout de même virtuellement acquis à  l'ex et futur maître du Kremlin.
L'athlétique Vladimir Poutine, au regard perçant caractéristique des hommes de l'ex-KGB, n'a d'ailleurs pas hésité à  célébrer sa victoire avant l'épreuve des urnes. Pour lui, la question se pose juste en termes de taux de suffrages qu'il empochera. S'il reconnaît qu'il est moins populaire que durant ses deux premiers mandats, Poutine ne doute pas un instant de sa victoire. «J'ai simplement moins de partisans, mais ceux-là sont tout de même la majorité», a-t-il dit dans un entretien à  plusieurs médias étrangers publié vendredi. Il est vrai aussi que face à  lui, les autres candidats ne font pas vraiment le poids. Le communiste Guennadi Ziouganov (second selon les sondages), le populiste Vladimir Jirinovski, le milliardaire et nouveau venu du jeu politique Mikhaïl Prokhorov et le centriste Sergueï Mironov seront juste là pour crédibiliser un scrutin cousu main par les hommes fort du tandem Poutine-Medvedev.
Un félin politique hors d'atteinte
Les observateurs estiment que l'absence de candidats puissants issus de l'ex-KGB rend l'élection fermée malgré le semblant de débat libre durant la campagne électorale. Les quatre autres compétiteurs pèchent aussi par un manque flagrant de charisme, à  l'exception peut-être du leader communiste Guennadi Ziouganov, mais dont les Russes sont loin de partager un idéologie qui a mis l'ex-Union soviétique à  genoux. Il va de soi que, comme dans toutes les démocraties bananières, le régime en place à  Moscou garde la main haute sur l'administration et peut s'offrir un triomphe sans encombres. Les dernières élections législatives en Russie, caractérisées par une fraude massive et généralisée, ont du reste prouvé au monde entier que la trituration des élections reste une grande spécialiste russe, même après la fin du communisme.    La coalition de l'opposition, qui organise depuis les législatives de décembre des manifestations d'une ampleur sans précédent à  Moscou depuis douze ans, a jugé que le scrutin ne pouvait àªtre démocratique et prévoit un rassemblement lundi demain soir. Mais cette agitation ne semble pas pouvoir ébranler les certitudes de Poutine de pouvoir reprendre son Kremlin sans coup férir. Et pour cause, les derniers sondages, publiés fin février, le créditent d'une probable victoire avec environ 60% des voix. C'est dire que le froid s'annonce plus fort du côté de l'opposition, qui va devoir se préparer à  supporter Vladimir Poutine peut-être jusqu'à… 2024 ! En effet, une réforme constitutionnelle a porté le mandat présidentiel de quatre à  six ans et M. Poutine peut donc théoriquement rester au pouvoir pour deux nouveaux mandats, soit jusqu'en 2024. Et ce félin du pouvoir se projette déjà sur son quatrième mandat. «Je n'ai pas décidé encore (…). Ce serait normal, si tout se passe bien, si ça plaît aux gens», a-t-il dit lors de cette fameuse interview, vendredi dernier. Eh oui, au pays de la vodka, l'ivresse gagne même les gens du pouvoir…

 


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