Retour à la raison

Passée l'onde de choc de Tiguentourine et la terrible pression exercée sur les politiques, le ton enflammé des réactions durant l'opération des services de sécurité à In Amenas s'est refroidi par la raison chez les partenaires de l'Algérie et de Sonatrach.
Les Japonais, pour n'avoir aucune connaissance pratique du terrorisme et les Anglais sous la pression de BP, ont, sur un tempo synchronisé, répercuté, d'une voix haute, la colère et l'incompréhension de leurs sociétés respectives sur l'Algérie qui a, médiatiquement, mal géré l'opération militaire dont la réussite était reconnue, a posteriori, comme 'bien menée". Cela a démontré l'expérience et la capacité des services de sécurité à opérer même dans les conditions difficiles comme lors de cette prise d'otages dans le site gazier d'In Amenas. A contrario, les autorités politiques demeurent, même en ces instants de crise, prisonnières de leur incapacité à communiquer.
Les Français ont vite fait de rectifier le tir en soutenant Alger alors que les USA, longtemps impliqués dans la lutte contre le terrorisme, ont multiplié les déclarations de soutien et d'éclairage sur le phénomène.
Après coup, les responsables politiques optent pour un autre langage, adoptent une autre position, donnant raison à Alger qui a su agir de la manière la plus adéquate et qui a évité un bain de sang.
Mieux, la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme trouve un nouvel argument pour se relancer et s'élargir. C'est le message porté par le Premier Ministre britannique que les circonstances ont obligé à expliquer son attitude pour le moins énigmatique lors de cette crise.
Après avoir éclairé les élus, Cameron est venu à Alger, avec ce geste hautement symbolique, comme pour s'excuser et justifier sa première réaction par le poids exercé sur lui par le géant pétrolier BP.
Même l'ambassadeur anglais à Alger s'est mis de la partie pour accentuer ce geste en signe de bonne foi... destiné surtout à l'opinion et aux responsables algériens. Question de confiance avant tout, mais économique surtout.