Algérie

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Il y a quelques jours, lors de la célébration de l'anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, l'ancien ministre de l'Energie, Nordine Aït Laoussine, a pris à contre-pied le discours officiel en affirmant : «Nous sommes encore très loin du but recherché par la nationalisation» et «nous avons bel et bien échoué dans la bataille du recyclage de la rente et son bon usage.» Prononcée par un acteur des nationalisations vu les responsabilités qu'il occupait alors, cette sentence ne constitue pas un slogan et devrait être méditée par tous ceux qui ont un lien direct ou indirect avec la décision dans le monde de l'économie.La principale cause, justement, de la nationalisation du secteur des hydrocarbures, en 1971, était de mettre au service du développement les ressources financières que procuraient les exportations du pétrole à l'époque ; elle n'avait rien d'idéologique, avait-il tenu à préciser.
Si le niveau de vie de la population a évolué depuis 1971 grâce à la politique sociale permise par les exportations d'hydrocarbures, l'objectif de bâtir une économie nationale performante n'a pas été atteint.
L'expérience des usines clés en main, le manque d'intégration et l'absence d'aide au secteur privé, notamment dans le domaine de la PMI-PME, ont montré leurs limites. L'arrêt des investissements dans l'économie, en 1983, avait aussi annoncé l'échec.
L'ouverture amorcée dès la fin des années 1980, après la chute des prix du pétrole de 1986, orientée surtout vers les opérations commerciales et la situation de cessation de paiement de 1994 qui a amené le Programme d'ajustement structurel (PAS) avec le Fonds monétaire international ont transformé le pays en un véritable bazar et le tissu industriel qui existait a pratiquement été liquidé avec les conditionnalités du FMI. Les unités industrielles qui ont «survécu» se retrouvent obsolètes et ont besoin
d'énormes investissements pour être réhabilitées et modernisées.
Si à la fin du Programme d'ajustement structurel, les autorités ont ouvert le champ à l'investissement privé et étranger, près de 15 années après, les acteurs se plaignent des mêmes problèmes qui bloquent les projets et empêchent la création d'emplois pour une population jeune, touchée de plein fouet par le chômage. Les projets bloqués favorisent aussi le développement des importations qui vont vers la barre des 50 milliards de dollars par an. Si durant l'année 2000, les exportations représentaient un taux de couverture des importations de 240%, en 2010, ce taux était de 141%. Les hydrocarbures continuent de dominer à 98%.
Quinze après, les acteurs se plaignent des mêmes maux : bureaucratie dans le traitement des dossiers d'investissement, un système bancaire qui ne répond pas à la situation sauf sur injonction, corruption qui pénalise l'investissement, blocage anormal des initiatives? Il est vrai que les recettes des hydrocarbures permettent d'assurer l'essentiel, mais jusqu'à quand '


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