Algérie

Retiré du marché en Algérie: Vers une confirmation des effets cancérogènes du Valsatran



Ce n'est pas encore affirmatif à 100% mais l'enquête avance vers une confirmation des effets cancérogènes des 16 médicaments, tous génériques, à base de Valsatran, qui ont été retirés des circuits pharmaceutiques, de la production et de la distribution, à la suite des impuretés décelées dans une molécule fabriquée en Chine pour l'industrie pharmaceutique, distribuée à l'échelle mondiale. Cette impureté appelée «N-nitroso diméthylamine (NDMA)», contenue dans une substance active décelée chez le fabricant chinois Zhejiang Huahai Pharmaceuticals qui approvisionne en matières premières de nombreux producteurs à travers le monde, dont quatre laboratoires algériens, en l'occurrence les laboratoires Inpha Medis, Merinal, Nad Pharmadic et Taphco, devrait provoquer des cas de cancer, a prévenu ce jeudi dernier l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui a lancé l'alerte sur ces médicaments le 5 juillet dernier, suivie d'effet en Algérie quelque deux semaines plus tard. Le problème vient du Valsatran, principe actif des médicaments pour patients en cardiologie (insuffisance cardiaque, hypertension artérielle, infarctus cardiaque récent).Le 18 juillet, le laboratoire chinois Huahai avait rappelé dans le monde entier cette molécule, en raison de la présence de N-nitrosodiméthylamine (NDMA), une substance classée comme probablement cancérogène pour l'homme en cas d'utilisation prolongée. «À l'issue d'une évaluation préliminaire, l'EMA estime qu'il pourrait y avoir un cas supplémentaire de cancer sur 5.000 patients prenant les médicaments touchés à la plus haute dose de Valsatran (320 mg) chaque jour pendant sept ans», a écrit l'agence européenne dans un communiqué.
L'EMA a indiqué ne pas savoir combien de patients cela concernerait, car elle attend des analyses qui permettront de déterminer la concentration de NDMA dans les médicaments en question. Pour le moment, elle a dit se fonder «sur les niveaux moyens de cette impureté détectés dans la substance active par Zhejiang Huahai Pharmaceuticals (60 parties par million)», avec hypothèse que la même quantité est transférée dans le produit final.
D'où la nécessité de procéder à des tests sur les échantillons détenus par les laboratoires qui ont commercialisé les médicaments incriminés afin de déterminer le taux réel de l'impureté, recommande l'autorité sanitaire européenne.
Donc, le cas de cancer potentiel déterminé par l'enquête européenne se base sur une ébauche de données partielles, et des études menées sur les animaux, faisant que la confirmation des doutes doit encore attendre des résultats plus précis, notamment sur le dosage ou la concentration en NDMA du produit final et la durée de prise des médicaments par les patients atteints d'insuffisance cardiaque, d'hypertension artérielle et après un infarctus. Encore faudrait-il avoir le chiffre exact des patients concernés en Algérie. en France, par exemple, on avance un chiffre de près de 3 millions de personnes qui consomment le Valsatran. En Algérie, aucun chiffre n'a été livré à ce sujet, et il ne serait pas du tout aisé de cerner le nombre des patients qui consomment les médicaments incriminés, ni de savoir depuis combien de temps, à cause de l'automédication notamment, en plus de ce vaste trafic à la carte Chifa qu'on vient de dévoiler et qui fausse toutes les statistiques. Pourtant, il est indispensable d'identifier ces malades, qui pourraient avoir le cancer après un suivi thérapeutique à base de Valsatran, et qui seraient dans leur droit de demander dommages et intérêts à cette société chinoise qui fabrique et distribue cette substance cancérogène.
L'Algérie n'a pas les moyens de procéder à des contrôles rigoureux sur ce plan, mais tant que le monde entier est concerné par ce risque, il y a lieu de suivre sérieusement le développement de cette affaire sur la base de l'enquête menée par l'autorité sanitaire européenne. Bien sûr, cette dernière autorité, tout comme les autorités de tutelle locale, ainsi que le Snapo, insistent pour que les patients continuent leur traitement. «Il est important de noter qu'il n'y a pas de risque immédiat pour les patients. Ceux qui prennent les médicaments touchés et ne sont pas encore passés à un autre ne doivent pas cesser de prendre leur traitement sans consulter leur médecin ou pharmacien», a-t-on conseillé. Les autorités européennes pensent encore que l'impureté «s'est introduite comme produit secondaire après des changements effectués par Zhejiang Huahai dans son processus industriel en 2012», a expliqué l'EMA. Notons que le Valsatran est une substance active utilisée dans plus d'une centaine de médicaments, pas tous concernés par l'impureté signalée.


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