Huit conteneurs contenant 20 tonnes chacun de viande bovine importée
d'Inde constituent le premier arrivage pour le marché local. C'est ce que nous
apprenons auprès d'un membre de la fédération des associations des commerçants
et artisans d'Oran, qui précise que pour le moment la question de la
commercialisation de ce produit par les bouchers privés n'est pas encore
tranchée en raison de la fixation du prix à la vente entre 410 dinars pour le
tout-venant et 560 dinars pour les parties nobles. Notre interlocuteur explique
que le prix de vente auprès des organismes importateurs est fixé à raison de
375 DA pour les parties avant pour les grossistes qui devront fixer leur marge
bénéficiaire à 15 DA avec, cependant, une TVA à 17%, alors que les détaillants
devront se suffire de 20 DA pour que le consommateur le paye à 410 DA. Pour les
parties arrière, le prix TTC est fixé pour les grossistes à 497 DA, pour les
détaillants à 521 et pour le consommateur à 560 DA.
Toutefois, ces prix sont jugés
insuffisants par les bouchers qui, en plus de toutes les rumeurs développées
sur la viande indienne, devront attendre la demande pour se prononcer. Ce qui
reste sûr, c'est que les organismes publics qui auront à commercialiser ce
produit selon les prix annoncés officiellement ne disposent pas d'un grand
circuit de commercialisation pour faire face à la demande. En effet, ni
l'Oravio ni Frigéoran ne pourront prendre en charge l'afflux des consommateurs
comme cela été le cas il y a une année, d'où la nécessité, selon les
représentants des commerçants, de trouver des solutions médianes et attractives
comme la réduction de la TVA afin d'intéresser le privé.
Par ailleurs, la mise en vente
officielle de la viande rouge en provenance d'Inde devait avoir lieu hier. Au
point de vente de Delmonte, à Oran, les responsables ont tout bonnement déclaré
qu'«après maintes études, nous avons décidé de ne pas commercialiser la viande
importée d'Inde !» Les raisons de cette annulation sont en rapport avec la
crainte de voir cette viande stagner dans les frigos. «Voyez-vous, nous dit-il
encore, on sent bien que, pour diverses raisons, les gens sont hostiles à la
consommation de cette viande indienne, fût-elle halal, nous préférons alors
passer notre chemin, et nous consacrer à la viande brésilienne dont on est sûre
qu'elle se vendra très bien !»
Dans ce cas, la question qui se
pose : pourquoi, si les gens n'hésitent pas à consommer de la viande importée
du Brésil, éprouvent-ils tant d'hostilités pour consommer celle qui provient
d'Inde ? Ces «hostilités» sont-elles attribuées à de simples préjugées, ou
sont-elles basées sur de réelles appréhensions ? «Un peu de tout ça», nous
confie un consommateur que nous avons croisé dans les parages et qui se refuse
encore à acheter de cette viande. En revanche, au niveau de l'autre point de
vente, celui se trouvant à la cité Petit (La Glacière), on apprend que le
lancement de la mise en vente de la viande indienne n'a pas eu lieu hier, mais…
depuis mardi dernier ! Un responsable nous a assuré que «cela marche très bien,
la vente se fait bien».
Il faut savoir que l'importation
de la viande bovine indienne a provoqué un tollé général ces dernières semaines
dans les médias algériens, et cela au point d'avoir obligé l'Institut Pasteur
d'Algérie à donner son feu vert en assurant que cette viande «est bonne à
consommer». Pour sa part, le directeur des services vétérinaires auprès du
ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Bouguedour, a
déclaré que le premier arrivage de la quantité de cette viande est estimé à 260
tonnes. «Elle a été autorisée à sortir sur le marché le 1er août, après avoir
subi tous les contrôles nécessaires», a-t-il dit.
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Posté Le : 09/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : S C & El Kébir A
Source : www.lequotidien-oran.com