D'ailleurs, et en dehors du secteur des hydrocarbures, des responsables HSE recrutés un peu partout sont souvent mal payés, alors que la responsabilité qui pèse sur eux en cas d'accident est très lourde.
En témoigne de cette situation, affirme un ancien responsable HSE bien au fait, exerçant dans une entreprise activant dans la wilaya de Blida, la faible capacité d'organisation des tâches liées à la sécurisation des espaces dans les entreprises. «Souvent les registres d'accident de travail ne sont pas régulièrement remplis. Dans certaines entreprises, on n'actualise même pas les pictogrammes de sécurité affichés qui, à un moment donné, sont soit abîmés, soit qu'ils ne sont plus valables parce qu'on a déplacé telle ou telle tâche de l'endroit en question vers un autre point de l'atelier de production, alors que le ou les pictogrammes n'ont pas suivi cette variabilité de la situation», explique-t-il.
Ces entorses aux règles les plus élémentaires aux normes de sécurité semblent faire effet boule de neige. «Si vous faites une simple virée aux espaces administratifs, à l'université ou dans une quelconque direction, il y a une forte probabilité que dans 70% des endroits, vous tombiez sur des points de non-conformité aux standards de sécurité les plus élémentaires. Des extincteurs non remis dans les conditions optimales de fonctionnement, alors qu'ils doivent àªtre vérifiés deux fois par an et secoués tête en bas au moins une fois par mois, des issues de secours obstruées, des postes d'eau non branchés, manque d'accessoires de sécurité sur les machines…», énumère-t-il.
De vive voix, cet HSE insiste aussi sur le comportement hypocrite de certains chefs d'entreprise qui ne mettent à la disposition de leur personnel des articles de sécurité, et de surcroît de bas de gamme, que quant ils ont vent d'éventuelles visites de responsables de l'inspection de travail ou de la médecine de travail.
Ces deux dernières, apprend-on, excellent aussi par leur absence : même pas une visite d'inspection par an. Le manque de formation et de sensibilisation du personnel ajoute à cette sombre situation où souvent le personnel lui-même n'est pas très regardant et n'a même pas la conscience du risque dans tout ce qui a trait aux questions de l'HSE. «Notre histoire, notre culture a fait que l'on a toujours négligé l'aspect règlementaire que ce soit dans notre vie quotidienne ou professionnelle, de même que la notion du risque», note un expert dans le management du risque. «Certaines entreprises mettent à la disposition de leurs travailleurs tout le matériel de sécurité adéquat, mais les tournées du responsable HSE s'avèrent souvent décevantes dans la mesure où beaucoup de travailleurs n'utilisent qu'accidentellement ces articles de sécurité.
Vous imaginez dans des endroits où le bruit dépasse largement les 90 décibels, une personne vous disant que le stop bruit la gêne ou parfois qu'un masque antipoussière est asphyxiant ! On a même vu des gens qui fumer des WC où l'air ambiant est d'une puanteur insupportable ! Quant aux stages de formation du personnel, n'en parlons pas. Il est rare qu'un chef d'entreprise juge utile de former son personnel ou au moins un responsable chargé de la sécurité. Il y aussi le fait que l'on ne s'entraîne jamais ou presque aux simulations d'accident sur site, alors qu'il est impératif que cela se fasse selon le besoin et la variabilité des situations», débite étonné le responsable HSE. Sur le plan institutionnel, la direction de l'environnement de la wilaya semble fonctionner en latence.
En effet, des entreprises, exerçant dans cette wilaya, ont envoyé depuis deux ou trois ans leurs rapports d'activité, audits environnementaux, rapport sur les produits dangereux, et cela pour le classement de leurs activités industrielles, mais les dossiers gisent toujours sous les amas de poussières sans que ces entreprises n'aient une correspondance de la part de cette direction.                           Â
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Posté Le : 17/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Abdelli
Source : www.elwatan.com