Les Algérois ont
fait bon accueil au métro d'Alger. Mieux vaux tard que jamais. Mais pour le
métro comme pour d'autres grands projets les retards et les surcoûts sont
devenus la règle.
Le plus souvent en
raison d'études de maturation mal faites. Explications
Près de trente ans
après le lancement du projet du métro d'Alger, un premier tronçon long de 9.5 km a été inauguré en
grande pompe par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika
le 31 octobre dernier, à la veille du 57ème anniversaire du déclenchement de la
guerre de libération. Le projet n'est pas totalement livré puisque des
extensions sont prévues à l'horizon 2020 et qui font
trois fois la longueur du tronçon initial. Ce projet symbolise dans
l'imaginaire collectif des Algériens l'incapacité des tenants du pouvoir à
mener à bon port tous les projets où l'Etat est maître d'ouvrage. Le retard
«flagrant» accusé par le métro d'Alger a son coût financier. Le projet qui a
coûté quelque 900 millions d'euros s'est renchéri de plusieurs dizaines de
millions à cause des retards. Comme le métro d'Alger, plusieurs projets
d'envergure nationale destinés à la capitale sont tombés dans les vicissitudes
des retards et des surcoûts. Au tramway d'Alger, on ne connaît pas encore le
bout du tunnel. Là encore une date symbolique (8 mai 1945) pour la première
mise en circulation d'un tronçon de 7,2 km à l'Est d'Alger, le 8 mai dernier. Une
livraison partielle pour un projet de 23 km livrable en 2009. Les raisons ? Un point
commun avec le métro d'Alger : la réalité du terrain ralentit la cadence du
parachèvement du projet, estime la société en charge des travaux du génie civil.
Les travaux avancent ainsi «en fonction de la réalité sur le terrain».
SURCOUT ET REPORT DE
DELAIS
«Les mauvaises
études de maturation ont souvent induit des surcoûts et des reports de délais
de réalisation», estime-t-on auprès de la Caisse nationale d'équipement pour le
développement (Cned). Le cas du métro d'Alger est édifiant
: les études techniques n'ont duré que trois années alors que les travaux de
réalisation sont toujours en cours près de trente années après leur lancement. La
propension à n'accorder qu'une «infime» considération pour les études de
maturation est une caractéristique bien algérienne. La plupart des grands
projets d'infrastructure n'ont pas bénéficié d'études «bien ficelées». Ailleurs,
c'est très courant et l'on consacre des années pour les études afin d'aplanir
toutes les difficultés susceptibles d'être rencontrées sur le terrain avant de
lancer les travaux qui ne durent que quelques mois. En Algérie, on continue à
se lancer dans les travaux de réalisation avant de mûrir les études, d'où les
difficultés relevées sur le terrain, engendrant des surcoûts et des
rallongements de délais. Cela est visible dans les chantiers du métro, du
tramway et de l'autoroute Est-Ouest où les travaux
avancent au gré des réalités du terrain qui révèlent souvent des reliefs
«inattendus». Le projet de la rocade sud d'Alger accuse lui aussi un retard de
plusieurs mois. Ce projet qui devrait absorber 60 % du trafic transitant par
Alger bute également sur les «imprévus des réalités du terrain». Notons que le
président de République a posé aussi lors sa sortie sur le terrain à la veille
du 1er novembre la première pierre du projet de la Grande Mosquée
d'Alger (Est) et celui du Centre international de conférences (Ouest), tous
deux détenus par le groupe public chinois CSCEC. Le projet de la Grande Mosquée a
connu un retard avant même le lancement des travaux prévus initialement en 2010.
Idem pour le centre de conférences dont on parle rarement.
L'ASSISTANCE A MAITRISE D'OUVRAGE N'EST PAS DU GASPILLAGE
Les retards et les
surcoûts étant monnaie courante dans les grands projets d'infrastructure, l'Etat
peut remédier à cela en attribuant le suivi de la maîtrise d'Å“uvre à un
assistant à maîtrise d'ouvrage. Ce dernier aura pour mission «d'aider le maître
d'ouvrage (l'Etat) à définir, piloter et exploiter, le projet réalisé par le
maître d'Å“uvre» et faciliter sa gestion en collaboration avec le maître d'Å“uvre.
Certes, le recours aux services de cet assistant n'est pas obligatoire lors de
la passation des marchés publics, néanmoins ce service évitera certainement les
surcoûts et rallongement des délais. A présent, on omet ce service, le
considérant comme dépense supplémentaire qui s'apparente à du gaspillage sans
plus, en oubliant le renchérissement des coûts qui découlent de la mauvaise
gestion des projets.
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Posté Le : 08/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ferhat Yazid
Source : www.lequotidien-oran.com