Cela fait des années que la capitale du Djurdjura n'a pas reçu de visite d'un responsable de l'Etat de rang de Président ou de Premier ministre. La dernière remonte à 1984 et a été effectuée par le président Chadli.Depuis, aucune visite de ce rang. Aucun projet structurant. Cette partie de l'Algérie a été ignorée. Le Président en poste depuis plus de 14 ans ne s'y est jamais rendu en tant que premier magistrat du pays. Comment expliquer cet ostracisme sinon que le peu d'intérêt que porte le chef de l'Etat à cette population qui se sent marginalisée et jetée sans défense entre les mains de certains notables, ou qui le sont devenus par la grâce de leurs manipulateurs qui ne souhaitaient pas que cette région se développe au même rythme que les autres. Histoire de lui faire payer ses positions, ses oppositions et ses revendications politiques qu'elle exprime, notamment, lors des consultations électorales. Certaines wilayas ont reçu le Président, par contre, plus de cinq fois, comme Constantine ou Sétif, par exemple, alors que cette wilaya, comme Aïn Defla ou Chlef, n'a pas eu cette chance. Sans doute pour des "raisons" historiques, liées à la crise de l'été 1962 et à la position de la wilaya IV. Que vaut cette lecture puisée des fins fonds de l'histoire de la guerre de Libération nationale ' Beaucoup, en tout cas, y voient la seule explication possible à cette politique des deux poids, deux mesures. Mais ce sera à l'Histoire de juger.
L'important, aujourd'hui, est que le Premier ministre ait programmé de se rendre demain à Tizi Ouzou, dans cette région livrée à l'insécurisé, prise en étau par les groupes terroristes et le banditisme. Dans cette région, le nombre de kidnapping est le plus important au niveau national, le taux de chômage bat tous les records du fait de l'absence de projets d'investissement véritables qui allient création d'emplois et de richesses. Beaucoup d'entreprises qui y étaient installées ont été contraintes à se délocaliser.
À cent kilomètres seulement de la capitale, Tizi Ouzou est devenue un territoire infréquentable pour les opérateurs économiques du fait justement du climat d'insécurité. Cent kilomètres que l'on ne peut plus parcourir en moins de quatre heures ! Le Premier ministre arrivera-t-il à briser l'ostracisme criant qui frappe cette région réputée pour son hospitalité mais dont on donne toujours une fausse idée aux visiteurs de passage et aux investisseurs potentiels ' Cet isolement et cette mise en quarantaine décidés sciemment à un haut niveau seront-ils balayés par la seule venue de Sellal ' Pour cela, ce dernier est obligé d'apporter des gages de bonne volonté du pouvoir. Mais avant tout, de rétablir un climat de confiance. C'est la principale épreuve qui attend le Premier ministre, demain, au "Mont des Genêts". Mais ce ne sera qu'un début.
O A
abrousliberte@gmail.com
Nom
Adresse email
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Outoudert Abrous
Source : www.liberte-algerie.com