Algérie - Revue de Presse

Résultats du BAC Les disparités flagrantes entre filières soulèvent des questions



Publié le 23.07.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie

RYM NASRI

Alors que les mathématiques affichent un taux de réussite de 82,25% au bac 2024, les filières littéraires peinent à dépasser les 50%. Cette situation soulève des questions sur l'équité du système éducatif et la pertinence des programmes. Le président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, pointe du doigt les problèmes d'orientation, la surcharge des programmes et les inégalités entre filières. Ces constats appellent à une réflexion urgente sur la nécessité d'une réforme en profondeur du système de l'éducation nationale.
Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Les résultats du baccalauréat 2024 révèlent des écarts significatifs entre les taux de réussite des différentes filières. La filière mathématiques se distingue avec un taux impressionnant de 82,25%, suivie par le génie électrique avec 64% et les sciences expérimentales avec 61,62%. En revanche, les filières littéraires affichent des résultats plus modestes : 64,11% pour les langues étrangères, 52,47% pour les lettres et philosophie, et seulement 47,38% pour la gestion et économie.
Ces chiffres mettent en lumière un déséquilibre marqué entre les filières scientifiques et celles des sciences humaines, suscitant des interrogations sur les raisons de ces disparités.
Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), offre une analyse critique de ces résultats. Selon lui, ces taux ne reflètent pas nécessairement le niveau réel des élèves ni la qualité des filières. Pour expliquer le succès de la filière mathématiques, il souligne le faible effectif des classes, généralement limité entre 9 et 12 élèves. «C'est une filière que les collégiens fuient à leur admission en secondaire. Seuls les élèves ayant un profil de matheux intègrent ces classes», précise-t-il, ajoutant que tous les lycées ne disposent pas de classe mathématique.
Concernant les sciences expérimentales, Amoura remet en question la pertinence du programme, notant que «la somme des coefficients des matières essentielles est inférieure à celle des matières secondaires». La filière gestion et économie, avec son taux de réussite le plus bas, souffre selon lui d'une surcharge de matières. «Les élèves ont onze matières à passer durant cinq jours du bac. C'est pour cela que nous revendiquons la réorganisation du baccalauréat», explique-t-il. Il pointe également du doigt les classes surchargées et la proximité des coefficients entre les matières. Quant aux filières littéraires, le président du Satef critique le système d'orientation post-BEM (Brevet de l’enseignement moyen). «Qui est orienté vers les filières littéraires ? Ce sont les élèves qui ont eu les moyennes les plus basses au BEM», dit-il. Il s'inquiète des conséquences à long terme, notamment dans les spécialités juridiques (juge, procureur, avocat, ..), où ces bacheliers pourraient accéder à des postes cruciaux malgré des bases académiques potentiellement fragiles.
Ces observations appellent à une réflexion sur l'orientation des élèves et la structure des programmes des différentes filières pour assurer une formation de qualité à tous les bacheliers, quelle que soit leur spécialité.
Ry. N.



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)