Le Premier ministre Ahmed Ouyahia n'a pas apprécié le retard enregistré dans
la «restructuration» des EPLF et la création d'une nouvelle entité devant
englober les 19 entreprises réparties à travers le pays.
Plus de dix mois après le gel des activités des Entreprises de promotion
du logement familial (EPLF) et malgré la résolution du Conseil des
participations de l'Etat n°05-92 du 22 janvier 2009 qui définit clairement la
démarche à entreprendre, rien n'a encore été fait du côté du ministère de
l'Habitat et de l'Urbanisme qui chapeaute l'opération. Dans une nouvelle
directive «incisive» adressée aux présidents des directoires des Sociétés de
gestion des participations (SGP) «Indjab», «Est-Sud-Est», «Centre» et «Ouest»,
le Premier ministre a fixé comme ultimatum la date du 14 mai prochain pour
avoir un rapport détaillé sur «la mise en oeuvre des décisions du Conseil des
ministres et du Conseil des participations de l'Etat relatives à la dissolution
des EPLF et leur absorption par une nouvelle entreprise publique économique».
«Dans le but de matérialiser les décisions pertinentes du Conseil des
ministres, le Conseil des participations de l'Etat a statué en janvier dernier
sur la création d'une nouvelle société destinée à absorber les actuelles EPLF
en veillant à la préservation des emplois et patrimoines existants, à la
poursuite des programmes de réalisation en cours ainsi qu'à la sauvegarde des
intérêts des citoyens détenteurs de droits sur les actuelles EPLF», souligne
Ahmed Ouyahia. Ce dernier qui rappelle que les SGP concernées ont été chargées
de la mise en oeuvre de ces décisions sous la conduite du ministre de l'Habitat
et de l'Urbanisme, n'a pas caché sa «préoccupation» devant le retard constaté
dans la finalisation du dossier des EPLF qui continuent, faut-il le préciser, à
verser des salaires à leurs employés sans réelle contrepartie depuis juillet
2008, faute d'activités et de nouveaux marchés. «Je relève que l'opération en
question ne cesse d'accumuler des retards préoccupants», note, dans sa
directive, Ahmed Ouyahia qui ordonne clairement que «cette situation doit être
redressée avec diligence et, le cas échéant, avec fermeté». Cette dernière
phrase ne souffre d'aucune ambiguïté. Ahmed Ouyahia veut, selon toute
vraisemblance, rappeler à l'ordre tous ceux qui sont en charge du dossier. La
directive du Premier ministre a été adressée aux responsables concernés à
l'arrivée à terme, le 30 juin prochain, de la majorité des mandats des
administrateurs et commissaires aux comptes des EPLF. Légalement à partir de
cette date, c'est tout simplement la «vacance» au sein des directions des EPLF,
ce qui risque, à coup sûr, de compliquer davantage la mise en place de la
nouvelle «entité».
Dans la même directive, Ahmed Ouyahia en sa qualité de président du
Conseil des participations de l'Etat n'y est pas allé par quatre chemins.
«J'ordonne au président du directoire de la Société de gestion des
participations Indjab de diligenter immédiatement le processus de création de
la nouvelle société destinée à absorber les EPLF», a-t-il indiqué en précisant
qu'il appartient au ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme de désigner le
«dirigeant mandaté par intérim» à la direction de la nouvelle entreprise qui
englobera toutes les EPLF. La désignation d'un «intérimaire» à la tête de la
nouvelle société n'est pas du goût de certains cadres de ces EPLF. Ils
expliquent qu'une telle nomination n'est pas conforme au code du commerce qui
stipule, poursuivent-ils, que la désignation relève des pouvoirs du conseil
d'administration de la nouvelle entreprise et non du ministre. Mais le Premier
ministre a clairement signifié qu'il attendait un rapport de l'exécution de
cette directive au plus tard le 14 mai prochain. Tout comme il ordonne aux
présidents des directoires des Sociétés régionales de gestion des
participations citées plus haut, de veiller personnellement, chacun selon sa
compétence et en coordination, à la finalisation des travaux d'évaluation de la
situation patrimoniale de chaque EPLF dont l'état a été arrêté au 30 avril
dernier, rappelant «qu'étant entendu que le rapport établi par les commissaires
aux comptes doit, dans chaque cas, être finalisé avant le 20 mai prochain,
dernier délai de rigueur». En dernier lieu, le chef de l'exécutif ordonne
également dans le même document, dont nous détenons une copie, aux présidents
des directoires des «SGP Indjab» et «SGP Régionales» de veiller de concert, en
application, poursuit-il, des dispositions du code du commerce, à la
concrétisation de la décision de «fusion-absorption». Ahmed Ouyahia exige la
tenue, avant le 30 mai, de l'assemblée générale extraordinaire regroupant les
assemblées générales de la nouvelle société et de toutes celles des EPLF qui
seront absorbées par la nouvelle entité. Le Premier ministre conclut en mettant
en garde «qu'aucun retard ne sera toléré dans l'exécution de ces directives».
Il reste à savoir maintenant si le dossier des EPLF qui n'a pas pu être
finalisé durant près d'une année, le sera dans les délais fixés par le Premier
ministre, autrement dit un peu plus d'une vingtaine de jours ?
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Posté Le : 06/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com