Un important virage vient d'être décidé par le gouvernement en se démarquant de la politique sclérosée de l'économie rentière, en misant sur la récupération de ressources budgétaires qu'il extraira de la fiscalité ordinaire. Rien n'est oublié dans l'imposition de nouvelles taxes, sauf, cet indispensable impôt sur les fortunes.Plus de justice fiscale dans l'effort de participation à l'augmentation des recettes, non tirées de la fiscalité pétrolière en cette conjoncture économique difficile, aurait été mieux comprise par la population.Les personnes physiques ou morales possédant des biens immobiliers, des biens fonciers dont ils tirent des revenus, des fortunes non bancarisées, ou des revenus importants non indexés peuvent très bien contribuer à faciliter à l'Etat la continuation de sa politique sociale, dans les domaines principalement de l'éducation, et de la santé publique.Selon les déclarations des officiels, les ressources de la fiscalité pétrolière vont dépasser cette année allègrement les 3 000 milliards de dinars, une somme qui sera supérieure à la fiscalité pétrolière, d'autant que les prix du baril de pétrole vont comme attendu encore chuter avec l'entrée sur le marché des pays exportateurs à l'instar de l'Iran.Néanmoins, toujours selon les prévisions du gouvernement, ni les équilibres sociaux, ni les objectifs de croissance ne seront remis en cause par la baisse drastique des recettes pétrolières, seul écueil, subsistera l'appréhension de savoir, dans quelle pondération, le gouvernement Sellal parviendra t-il à contenir une inflation ascendante susceptible de remettre en cause les prévisions contenues dans la loi de finances 2016.La crise financière que nous vivons, et que commentent les citoyens avec inquiétude, de manière souvent très schématique, risquerait de durer, tant que l'Opep n'aura pas pris face à un marché déglingué, voire loufoque, ses responsabilités pour en finir avec la surabondance de l'offre, et du marché noir de l'or noir.La relance économique espérée par les autorités politiques et financières n'apportera ses fruits, si elle se concrétise que dans plusieurs années, au cas où il adviendra une réelle diversification de notre économie, et une réelle mobilisation des fonds étatiques gelés dans les banques, autrement, dans les matelas des particuliers qui considèrent l'impôt comme étant illicite, alors qu'ils profitent largement en prospérant grâce au filet de protection sociale à tous les niveaux.Si l'augmentation du taux de la TVA de 7 à 17% sur certains produits d'utilisation, ou de consommation courante rétablie la contribution de tous à la consolidation des revenus du Trésor, il convient parallèlement de contrôler plus efficacement le malentendu nait de ce qui est de la libération des prix. Libération des prix, ne signifie nullement spéculation.Le commerce intérieur, comme le commerce extérieur devraient faire l'objet de contrôles sévères, inopinés et fréquents à toutes les étapes de leur commercialisation. Stimuler la croissance par l'investissement implique la protection d'abord du pouvoir d'achat du consommateur. Les directions de wilaya et des communes chargées de la régulation de la qualité et des prix auront dans cette nouvelle politique axée sur la croissance du gouvernement, un rôle primordial dans sa réussite.Cela implique une lutte sans merci contre un fléau national, celui de la corruption, ce qui nous amène à éviter également les dérapages pouvant naître des cessions du foncier industriel, risquant de subir le même sort que les terres à vocation agricole. «Assainir le marché du foncier économique subissant de fortes pressions et spéculations est certes dans l'agenda du gouvernement Sellal, mais demeure la véracité et l'équité dans les procédures d'attribution, afin que cette disposition «mette fin définitivement au problème du foncier de façon à satisfaire toute demande de foncier pour investissement». Ce qui permet en considération des expériences passées d'avoir bien des doutes.Les députés nostalgiques ont fait marche arrièreLe volet relatif à l'article 62 de la loi de finances 2016 qui fait débat est l'introduction d'une disposition introduisant l'ouverture du capital des entreprises économiques publiques à l'actionnariat, sauf celles qui ont un caractère stratégique. Même les députés qui ont gardé des relents d'une économie socialiste, en critiquant l'ouverture du capital des EPE, n'ont pu face aux faillites répétitives de ces dernières et ont contesté la réalité de maintenir éternellement sous perfusion financière des entreprises déficitaires.Après moult débats, le contenu de l'article initial a été modifié par l'amendement stipulant que : «les entreprises publiques économiques, qui réalisent des opérations de partenariat à travers l'ouverture du capital social en faveur de la participation de l'actionnariat national résident, doivent conserver au moins 34% du total des actions ou des parts sociales». Ce qui ne leur ouvre pas le droit à présider dans ce cas le conseil d'administration.La loi de finances 2016, dans un souci de drainer les capitaux étrangers dans le cadre «de l'investissement productif» compte sur ces fonds extérieurs afin de financer «la réalisation des investissements stratégiques, directs ou en partenariat». Selon les initiateurs de cette mesure, celle-ci cherche à faciliter davantage l'accès au financement au profit de l'investissement, tout en évitant le recours à l'endettement extérieur classique. C'est-à-dire, ces emprunts vont être conclus entre opérateurs et opérateurs, et non entre des Etats comme compris par les députés ».Pour l'instant, la rigueur budgétaire ne semble pas être la caractéristique du budget de fonctionnement de l'Etat. Ce dernier reste très élevé. Même les Etats les plus riches de la planète ne se permettent pas l'octroi de privilèges aussi nombreux à leurs fonctionnaires et hauts cadres de l'Etat. De ce côté-ci, il y a des efforts encore à faire pour crédibiliser le gouvernement Sellal.
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Posté Le : 02/01/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar Khelifi
Source : www.lnr-dz.com