Algérie

Responsabilités et pouvoir



Responsabilités et pouvoir
La récente directive du président Bouteflika met tous les acteurs devant leurs responsabilités. À chacun sa mission, ses droits, mais surtout ses devoirs. La directive est un rappel à la Loi. Un rappel souvent nécessaire face à des acteurs pas toujours en confiance dans les agissements de l'administration et de ses démembrements. Les précédents sont nombreux et les uns comme les autres sont en droit de craindre le parti-pris d'un wali ou d'un président d'APC. Mais en politique en général, et lors d'une élection en particulier, il y a une catégorie d'acteurs qui est plus que concernée : les militants.Cette catégorie ne peut être concernée par la directive présidentielle. Elle doit assurer la surveillance de l'élection et faire en sorte que tout son déroulement soit conforme à la loi. Mais là où le bât blesse, c'est au niveau des partis politiques. Aucune formation politique n'a su garder la dynamique des années 1990. De désillusions en perte de crédibilité, les partis politiques ont très peu de militants à même d'encadrer la totalité des centres de votes et encore moins les bureaux.«Le pape ' Combien de divisions '», aurait répondu Staline en 1945 à Winston Churchill. La surveillance des bureaux de vote demande énormément de militants. Aucun parti seul ne peut en assurer le contrôle. Aucun parti d'opposition n'a pu trouver le compromis nécessaire pour s'allier avec d'autres et constituer une force à même d'imposer des choix au pouvoir. Jusqu'à présent et hormis la constitutionnalisation de Tamazight, aucune avancée dans les libertés collectives et individuelles n'est le fait des partis politiques. Elles viennent soit du pouvoir soit de la société civile.C'est dire qu'à chaque fois que le pays est face à des choix cruciaux pour son avenir, les partis politiques d'opposition demandent à ce même pouvoir de bien vouloir lui laisser la place. Mais quel est ce régime qui laisserait sa place sans combattre, sans même savoir si ceux qui sont appelés à lui succéder sont à même de diriger le pays et le faire évoluer dans la stabilité. L'exemple de l'Egypte est édifiant à plus d'un titre.L'apprentissage de la démocratie est un dur et long chemin parsemé de dangers multiples. Pour garder leurs militants et en recruter d'autres, pour pouvoir élargir leur base sociale et par conséquent électorale, les partis politiques doivent être novateurs sans être radicaux dans leurs démarches. Ils doivent pouvoir accepter la critique interne et ne pas brider les ambitions. Ils doivent être capables de rajeunissement et permettre des unions avec des partis aux idées proches et non pas antagonistes. Ils ne doivent pas être à l'image de ce qu'ils disent des acteurs du pouvoir. La crédibilité d'un scrutin ne dépend pas seulement de l'administration, elle dépend hélas également des acteurs qui y participent.A. E.




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