Algérie

"Respectez la mémoire des martyrs"




Des centaines de moudjahidine authentiques qui ne sont pas reconnus à cause de la suspension de la commission de reconnaissance en 2002.Moudjahid et fils de chahid à la fois, le défunt Mohammedi Saïd (1912-1994), a été revisité hier, à l'occasion d'une conférence débat organisée, afin de dégager un minimum de lumière sur l'histoire de la toute première démarche relative à la création de l'organisation nationale des moudjahidine (ONM), post-indépendance au forum d'El Moudjahid à Alger. Un des premiers acteurs de la Révolution algérienne, 1954-1962 qui a participé aux différentes réunions et organisations des moudjahidine à commencer par sa participation aux préparatifs du Congrès de la Soummam, le 20 août 1956 à Ifri, dans la vallée de la Soummam à Béjaïa, premier ministre des Moudjahidine post-indépendance, ce personnage phare des deux phases de l' histoire de l'Algérie, à savoir la période coloniale et post-coloniale, mérite une approche réaliste afin de mieux connaître la valeur et les différentes luttes qu'il a menées pour l'indépendance du pays et l'ouverture démocratique en Algérie. Le sang des martyrs de la Révolution algérienne, n'est jamais vain. Mohamed Mohammedi, fils de Mohammedi Saïd, très conscient de la chose politique dira succinctement sur le parcours révolutionnaire et politique de son père. «Mon père, comme tous les pères algériens, avait une culture et une connaissance authentique et sincère, avant qu'il ne soit manipulé à des fins politiques au nom de la religion», dira-t-il, tout en ajoutant que son père n'a jamais obligé ses enfants «à faire des choses à contre-coeur et contre leur volonté à commencer par la prière», dira-t-il, rien que pour clarifier certaines questions et confusions relatives à l'engagement de son père dans la mouvance islamiste du parti dissous qui a laissé plus de 200 000 morts, sans compter les pertes économiques et autres traumatismes sur tous les plans. Manipulé et trompé comme bon nombre de parents et grand-parents qui ont été approchés par des obscurantistes islamistes qui ont conduit le pays vers la décennie noire, a travers son adhésion dans l'ex-parti dissous, Mohamed, 40 ans environ, ajoute: «Mon père est musulman démocrate qui respecte toute les religions et les différences», Mohammedi Saïd, prénommé Si Nacer et surnommé aussi l'Allemand, en raison de sa participation à la Seconde Guerre mondiale et de son gabarit impressionnant, qui a marqué des milliers de moudjahidine qui l'ont connu et lutté avec lui pour l'indépendance du pays. «La première opération organisée par le défunt Mohammedi Saïd, était le recensement de tous les martyrs, enfants et veuves de chouhada. Il y avait une centaine de moudjahidine qui ont été enregistrés dans les premiers temps», a indiqué, Mustapha Cherchelli, un des membres de l'ONM, actuellement, qui n'a pas manqué de tirer à boulets rouges sur ceux qui ont trahi la mémoire des martyrs, tout en voulant ternir l'image des véritables moudjahidine qui n'ont jamais tiré profit, aux dépends du devoir national. Le silence des véritables moudjahidine ne résume en aucun cas, le sentiment de peur, «mais, c'est pour éviter le pire au pays», a déclaré M. Cherchelli qui n'a pas mâché ses mots, avant d'ajouter qu'à «l'âge de 77 ans, je ne veux pas mourir avant de dire toute la vérité au peuple' afin de sauvegarder l'histoire et préserver la mémoire et le sens du sacrifice des martyrs».Le conférencier a plaidé pour l'organisation d'une journée d'étude ou pourquoi pas, un colloque national afin de donner la parole à tous les moudjahidine qui ont des vérités à faire connaître aux générations post-indépendance. Les péripéties que vit la famille des moudjahidine, afin de reconnaître leurs sacrifices pour l'indépendance du pays, restent un tabou pour certains milieux et mentalités, au point de suspendre les travaux de la commission de reconnaissance des moudjahidine sans aucun texte officiel, dira-t-il, avant de déplorer: «La marginalisation des centaines de vrais moudjahidine qui sont restés à l'écart de la scène de reconnaissance, ne serait-ce que pour l'Histoire», dira-t-il en marge de la conférence. La question est très sensible. Mais le devoir de vérité l'emporte sur toutes les craintes et sensibilités.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)