Algérie

Respect de la démocratie, du droit des femmes et des droits de l'homme Clinton balise la route à El-Ghannouchi



Respect de la démocratie, du droit des femmes et des droits de l'homme                                    Clinton balise la route à El-Ghannouchi
Analyse faite de la situation prévalant en Tunisie au lendemain des élections de l'Assemblée constituante, les Etats-Unis et la France acceptent de travailler avec les islamistes tunisiens vainqueurs du scrutin, tout en leur montrant la voie à suivre, en l'occurrence le respect des règles démocratiques.
Successivement Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat américaine aux Affaires étrangères, et Alain Juppé, le chef de la diplomatie française, ont annoncé les positions de leurs pays respectifs vis-à-vis du parti islamiste tunisien, Ennahda, qui a remporté les élections de l'Assemblée constituante le mois écoulé. Pour Clinton, les Etats-Unis sont prêts à coopérer avec les islamistes vainqueurs des élections tunisiennes, tout en soulignant que 'les islamistes ne sont pas tous les mêmes'. Dans un discours prononcé lundi devant NDI, un groupe de défense de la démocratie, elle a affirmé que les responsables du parti Ennahda 'vont devoir persuader les partis laïcs de travailler avec eux. L'Amérique, elle aussi, travaillera avec eux'. Soulignant que de nombreux partis d'inspiration religieuse dans le monde s'inscrivaient normalement dans le jeu démocratique, Hillary Clinton a rappelé qu'Ennahda avait promis de respecter la liberté religieuse et les droits des femmes. En guise de feuille de route à respecter, le chef de la diplomatie US énumérera les critères à respecter par tout parti respectant la démocratie : rejet de la violence, adhésion à l'Etat de droit et respect des libertés, respect des droit des femmes et des minorités, acceptation des défaites électorales et refus d'attiser les tensions religieuses. Elle assurera que 'l'idée que des musulmans pratiquants ne peuvent s'épanouir dans une démocratie est insultante, dangereuse et fausse', avant de préciser : 'En d'autres termes, la façon dont les partis se nomment a moins d'importance à nos yeux que ce qu'ils font réellement.'
Lui emboîtant le pas hier, son homologue français a adouci la position de Paris vis-à-vis d'Ennahda, en transmettant par téléphone à Rached El-Ghannouchi un 'message de confiance, sans préjugé ni procès d'intention'. L'on rappellera qu'à la fin du mois d'octobre, Alain Juppé avait conditionné l'aide du G8 à la Tunisie au respect des valeurs démocratiques.
'Nous allons mettre en place une aide économique massive à la Tunisie', avait-il déclaré sur radio France Inter, tout en ajoutant : 'Naturellement, cette aide, nous l'apporterons dans la mesure où les lignes rouges ne seront pas franchies. Je pense que c'est important d'avoir cette conditionnalité', sans omettre de citer le respect de l'alternance démocratique, des droits de l'Homme et de l'égalité hommes-femmes. Le ministre français avait également souligné qu'en matière d'égalité entre les sexes, 'la société tunisienne est très évoluée et il serait absolument dommageable qu'on fasse marche arrière. Donc, nous allons être très vigilants et nous avons les moyens d'exprimer cette vigilance'.
De son côté, Rached El-Ghannouchi avait réagi sèchement à ces propos dans un entretien au journal le Monde, en répliquant : 'Nous n'avons pas besoin d'une telle parole pour respecter les droits de l'Homme. Cela fait partie de nos valeurs et de notre religion, et les Tunisiens n'acceptent pas les aides conditionnées.'
Il y a lieu de rappeler que le parti islamiste Ennahda dispose de 91 élus sur un total de 217 à l'Assemblée constituante tunisienne issue de l'élection du 23 octobre où il a remporté 41,47% des suffrages.
Merzak Tigrine


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