Algérie

Résonance du discours politique



Le 12 juin prochain, rendez-vous est donné aux électeurs pour choisir la composante de leur première Assemblée populaire nationale de l'Algérie nouvelle. Déjà, une quarantaine de partis politiques et quelque25 indépendants ont retiré les dossiers de candidatures. Cette liste est appelée à s'agrandir dans les prochains jours, mais les premiers participants sont déjà connus. Il s'agit d'une nuée d'anciens partis dont les poids lourds de l'ancien régime et leurs appendices qui reprennent du service. Il s'agit aussi de nouvelles formations politiques, des associations et autres forums de la société civile, agréés après le déclenchement du Hirak, qui vont se jeter à l'eau et tenter leur première expérience électorale. Les fondateurs de ces nouveaux regroupements ne sont cependant pas, dans leur majorité, des novices de la politique. Il s'agit plutôt de vétérans qui activaient à l'époque de l'ancien régime, sous d'au-tres sigles. Cette précision s'est avérée nécessaire car à voir le discours qui est produit en cette précampagne des législatives et bien avant, force est de constater qu'il n'y a rien de nouveau. Les anciens semblent n'être pas en mesure de produire du neuf. En effet, la parole politique qui doit servir de base de conciliation pour aplanir les divers conflits d'une société et faciliter l'échange d'opinions ne semble malheureusement guère évoluer. Dans une Algérie qui s'attelle à entamer une nouvelle ère, il était attendu à ce que les pratiques et les mentalités changent, mais aussi les paroles. Notamment chez ceux qui cherchent à porter la voix du peuple au sein de nouvelles institutions élues. Mais à bien voir, certains dirigeants politiques lorsqu'ils n'applaudissent pas les réalisations et les engagements du président de la République et de son gouvernement, ils se limitent à rabâcher leurs propos. Il est regrettable que ces derniers reviennent, machinalement, sur les mêmes thèmes abordés par le chef de l'Etat alors que les citoyens s'attendent à ce qu'ils représentent une force de propositions portant leurs préoccupations. C'est à croire que les anciennes formations politiques n'ont «converti» que quelques têtes qu'ils mettent bien en avant, pour donner cette illusion du changement. Les nouveaux partis, eux, recyclent les anciennes pratiques importées avec les fondateurs. Si en libérant la création des formations politiques et d'associations, l'Etat aspirait à traduire sa volonté à consolider le changement, il semble bien que cette inflation fait plus de mal que de bien à la démocratie. Reste à espérer que les indépendants qui vont émerger de la société civile puissent réellement renouveler l'élite politique. Des femmes et des hommes neufs, sans casseroles, sans affaires, compétents, idéalement jeunes et dynamiques qui seront porteurs d'un nouveau discours à la hauteur des attentes des Algériens et de la nouvelle Algérie.


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