Résistance
Elles sont femmes, et la résistance est leur vocation. Des noms inscrits en lettre d?or que les annales du pays, les leur, en retiennent à satiété. Depuis la nuit des temps, héroïnes ou totalement anonymes, elles ont incontestablement façonné l?Histoire. Elles ont même donné des leçons de militantisme authentique au féminin à leurs congénères de par le monde, et notamment aux peuples opprimés. La simple évocation de N?Soumer, de Benbouali, pour ne citer que ces deux symboles, est un motif de fierté pour nos mères, s?urs et épouses. Animée d?une foi incommensurable en son pays, la femme algérienne a investi le champ de bataille, arme à la main, pour combattre le colonialisme aux côtés de son frère, l?homme. L?Indépendance recouvrée, elle ne baissera pas la garde. Avec la même foi, elle s?engagera dans l?édification sans se départir de son sens inné du sacrifice. Pour l?exemple, il suffit d?évoquer le dévouement entier au pays de toutes celles qui sacrifiaient leurs vacances pour aller « instruire » les fellahs et forger la conscience paysanne durant la Révolution agraire. Ou encore la résistance formidable que les femmes ont opposée au terrorisme pour que le pays reste debout. Elles sont sages-femmes, enseignantes, fonctionnaires, policières, pompiers ou militaires, conjuguant le verbe militer au féminin, forçant le respect et l?admiration. En cette célébration de la journée internationale de la femme, elle a droit à la gratitude au masculin, non pas celle qui consiste à lui offrir une rose le 8 Mars et les épines toute l?année. Elles méritent assurément plus que cela, parce qu?elles se nomment femmes algériennes, et elles sont femmes-femmes toute l?année, à jamais. La gratitude à laquelle elles ont droit est celle d?être considérées comme des personnes à part entière, pour tout ce qu?elles ont été, et ce qu?elles sont encore pour le pays, osons dire aussi ce qu?elles ne sont pas. Combien sont-elles à toujours prouver leur compétence professionnelle, et n?occupant pas les postes de leurs semblables, les hommes ? Combien sont-elles à bénéficier d?une haute responsabilité aux sommets de l?Etat ? Combien sont-elles dans l?hémicycle, représentant la gent féminine ? Ces questions et autant d?autres demeurent posées, et nous instruisent sur le regard, le vrai, que porte l?Algérien sur la femme, sur l?héritière de N?Soumer et Benbouali.
Posté Le : 08/03/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Arezki Saouli
Source : www.elwatan.com