Algérie

Résilience



Résilience
Le ramadhan ne dérogera pas à la règle. Le gouvernement est en train de peaufiner son plan d'action qu'il devra présenter en Conseil des ministres avant de le soumettre pour approbation au Parlement. Dans les deux cas, les membres du gouvernement devront passer le «bizutage» des questions directes et des observations de Bouteflika en Conseil des ministres, avant le passage à l'Hémicycle où ce sera là également un autre exercice de style. Mais, dans les deux cas, ce ne sera pas facile de composer un plan d'action pour les deux prochaines années avec un stress financier et économique devenu presque intolérable. Car pour le gouvernement que dirige désormais l'ex-ministre de l'Habitat, tous les dossiers sont «chauds», «urgents» et «incontournables».Si la tâche essentielle du Premier ministre et son cabinet est la poursuite du programme quinquennal du président, dont l'achèvement de plusieurs projets dans les secteurs des infrastructures, de la santé et l'habitat, il n'en demeure pas moins que des dossiers «chauds» s'y sont greffés. A commencer par la situation des finances publiques, grevées par un assèchement de moitié des recettes pétrolières, à un moment où la fiscalité ordinaire est appelée à améliorer les caisses publiques par une plus grande pression sur les gros employeurs. Les déficits sont en outre en hausse constante, d'abord commercial avec une balance négative du commerce international, ensuite budgétaire avec le grand stress actuel au Trésor et dans les banques, qui fait que plus de 300 entreprises du BTP ne sont pas encore payées pour des projets réalisés il y a au moins deux à trois ans. Ce qui, également, se répercute négativement sur les recettes fiscales, les déclarations des employeurs du BTP étant affectées par le non recouvrement de leurs créances auprès des donneurs d'ordre publics.En dépit des promesses du Premier ministre, les entrepreneurs du BTP ne sont pas tous payés, et la grogne qui couve au sein des associations patronales n'est pas de bon augure pour le gouvernement. Il ne pourra plus faire appel à ces entreprises pour l'achèvement de projets en cours, la confiance étant rompue, alors que beaucoup de ces entreprises ont déjà déclaré faillite. En fait, les entreprises les plus dynamiques, celles qui recrutent le plus et qui redistribuent sous forme de salaires la rente pétrolière à des dizaines de milliers de travailleurs, sont étouffées financièrement. Il est dès lors impossible de parler de retour de la croissance, ni même de la maintenir, même à des niveaux précaires, quand les donneurs d'ordre du secteur du BTP, qui fait tourner tout un écosystème industriel (cimenteries, matériaux de construction, plasturgie, menuiserie, etc.) est sur le point de déclarer faillite.Les finances publiques ont en réalité un besoin urgent d'être revisitées, et d'en apprécier la capacité de financer l'économie nationale pour au moins les deux prochaines années, sans tenir compte des recettes pétrolières. Une sorte de bilan sur l'état des finances publiques et la capacité de la Banque d'Algérie à assurer à l'économie nationale une irrigation sans trop de coupures des principaux segments d'alimentation. Auquel cas, le gouvernement Tebboune peut, sans trop de pression inflationniste, mener son plan d'action à terme, au demeurant qui ne va pas être trop chargé.Les priorités seront axées sur des dépenses moins onéreuses, plus économes, des restrictions encore plus drastiques des importations, quitte à toucher des secteurs sociaux importants, comme les médicaments, et des dépenses publiques orientées vers les secteurs les moins gourmands financièrement. Un exercice de style auquel le gouvernement Tebboune devra s'habituer et bien défendre devant les parlementaires, après le «feu vert» du Conseil des ministres. Pour autant, la tâche sera difficile, avec un gouvernement à moitié néophyte.


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