Algérie

Réserve steppique de Nofikha : Du dinosaure à la gazelle



L'Association scientifique des jeunes Découverte de la nature se bat pour préserver ce site hors du commun et en faire une réserve steppique qui pourra permettre avant tout à la population locale de l'exploiter économiquement et à la biodiversité de la zone de croître à l'abri de toute agression. Situé dans la wilaya de Naâma et ave l'aide de la commission européenne, la réserve steppique de Nofikha dans la commune de Sfissifa voit le jour. Pourquoi le choix de ce site ' De quelle richesse dispose-t-il ' Une longue étude, menée par l'ingénieur en écologie végétale, a mis la lumière sur l'incroyable patrimoine floristique, faunistique, mais également paléontologique de cette réserve. Un site à voir et à découvrir. Un lieu à protéger. Les dinosaures en AlgériePlus particulièrement dans la région de Sfissifa, en 1989, en contrebas du mont de Rouis El Djir, a été découvert un dinosaure du Jurassique moyen appelé : le Géant des Ksour. Mais là n'est pas la seule trouvaille : en 2000, découverte d'un autre dinosaure, herbivore, mort au stade juvénile et que les paléontologues algériens appelèrent Chebsaurus algeriensis. Les dinosaures, de la famille des reptiles et ancêtres des mammifères actuels, ont vécu lors des trois périodes géologiques : le trias, le jurassique, le crétacé, soit 235 à 65 millions d'années avant notre ère. Aujourd'hui, c'est dans la réserve de Nofikha que leurs restes sont exposés dans un musée dressé à leur effigie, avec en plus d'autres éléments paléontologiques constitués de fossiles des animaux de différentes familles. Le site abrite également, sur une centaine d'hectares, les vestiges d'une forêt fossilisée ou pétrifiée au niveau de la zone de Ruis El Djir, à quelques kilomètres du musée. La FloreC'est le stipa tenacissima qui règne en maître, même si aujourd'hui il disparaît sous les ravages du surpaturage de la région et de la désertification. Communément appelé l'alpha, tout comme l'armoise blanche, il est progressivement remplacé par le sparte et par des espèces de dégradation, telles que atractylis serratuloides, peganum harmala et noaea mucronata. L'étude rapporte à ce propos que « la réduction de la superficie occupée par les nappes alphatières est de 50%, soit de 4 millions d'hectares à 2,025 millions d'hectares, selon l'inventaire réalisé par le Centre national des techniques spatiales et marque la dégradation ». Et d'ajouter : « L'éradication d'une espèce telle que le stipa tenacissima, qui est une espèce endémique de la Méditerranée occidentale, bien adaptée à la sécheresse, peut avoir de graves conséquences sur l'équilibre de l'ensemble et l'écosystème, ce qui se traduit notamment par l'appauvrissement de la diversité spécifique et la dégradation des attributs édaphiques. » Le phénomène est dû du fait que ces bonnes espèces pastorales sont consommées avant d'avoir eu le temps de se fructifier ou d'avoir des repousses. La fauneIl est fort à parier que le lion de l'Atlas et la panthère ont transité par la réserve de Nofikha. Depuis le début du siècle, environ 30 espèces animales ont disparu du territoire national. Aujourd'hui, il subsiste quelques espèces, mais qui sont menacées de disparition. Différents facteurs ont amené à ce constat, telle que la mutation des milieux naturels en de vastes domaines pastoraux ainsi que la pression cynégétique ajoutée à la désertification. Un autre facteur : le braconnage disproportionné effectué par des nationaux ou des étrangers qui pratiquent la course poursuite jusqu'à l'épuisement de l'animal. Le rapport précise que l'avifa, une actuelle de la région, comprend 110 espèces recensées appartenant à 33 familles dont 74 espèces sont nicheuses et 25 protégées par la législation algérienne. Deux espèces sont particulièrement menacées : la gazelle et l'outarde. L'ensemble de ces paramètres ajoutés à une population aujourd'hui alertée ont permis de constituer et de donner un statut à la réserve de Nofikha. Un travail auquel s'attelle l'association qui compte former des jeunes dans la région, afin de faire de cette réserve un exemple en matière de conservation de la nature et un atout culturel exploité. Un initiative qui, promet le président Bouzenoun Ferhat, va faire des petits.


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