Algérie

Réquisitoire contre la dictatureFestival international du théâtre de Béjaïa



Réquisitoire contre la dictatureFestival international du théâtre de Béjaïa
La révolution égyptienne n'a pas fini de féconder les arts dans le pays du Nil.La compagnie la maison d'art théâtral vient de faire son premier voyage en Algérie pour rendre compte de ce qu'a été l'oppression de l'ancien régime. Les Egyptiens sont venus avec leurs bagages lourds, chargés d'une «zinzana li koul mouaten» (une cellule pour chaque citoyen), une pièce au sujet éminemment politique présentée dans la soirée du vendredi 1er novembre au Festival international du théâtre de Béjaïa, et pour la première fois dans notre pays. Aziz Kamel Farah, le personnage principal, campé par le vétéran Abderahim Hassan, ne se doutait pas, «ghalbane» qu'il est, qu'un jour il se retrouverait derrière les barreaux à cause du' chat de son fils. Père de trois enfants, Aziz est accusé d'être derrière une tentative d'assassinat du Premier ministre égyptien. La scène est à la limite de l'absurde : le chat a attaqué le convoi ministériel.
L'accusation n'est qu'un prétexte pour régler le compte à celui qui a refusé de marcher dans la combine des détenteurs du pouvoir. Aziz Kamel Farah sait trop de choses à propos d'une affaire d'armes et de corruption impliquant de hauts responsables du régime en place.
Son «ami» Magdi, «candidat pour un poste important», est venu acheter son silence. Vainement. Témoin gênant, accusé de vouloir renverser le régime, Aziz est jeté en prison avec un statut de détenu politique que lui ont valu les griffes d'un chat.
Magdi a ainsi la voie libre pour conquérir Sabra, la femme de son «ami têtu». Toutes les man'uvres entreprises sont pour le compte d'un pouvoir occulte, le vrai pouvoir symbolisé par un «Bacha» que l'on ne voit pas. Après 20 ans de geôle, Aziz est amnistié par un décret qui prend effet sous huitaine au moment où éclatent des manifestations dans la rue. «Si je m'évade, je deviendrai président '» s'interroge-t-il, laissant les avertis voir une illusion au cas du président égyptien destitué. Aziz retrouve sa liberté et une famille déstabilisée.
Les barreaux derrière lesquels chacun a dépeint une tragique réalité sont enfin
servis à des membres du public de la salle qui sont repartis avec une «Zinzana li koul mouaten».


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