La grande demande sur les médicaments prescrits aux malades atteints du Covid-19 a créé une tension sur certains d'entre eux. Le ministère de l'Industrie pharmaceutique réagit en demandant aux distributeurs de réquisitionner tous leurs moyens mais également leur personnel afin d'assurer un approvisionnement régulier. Il leur est demandé un listing détaillé de quantités distribuées. Le département de Benbahmed promet des sanctions contre les auteurs de pratiques de rétention ou de vente concomitante. Autre foyer de tension : les réactifs nécessaires aux tests Covid et autres analyses.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - L'explosion des cas de contamination au Covid-19 a eu pour conséquence logique une forte demande sur les médicaments prescrits aux patients. Une situation qui a induit une certaine tension sur certains médicaments, à l'instar des coagulants, et des augmentations de prix pour les vitamines et minéraux figurant également sur les ordonnances des personnes contaminées.
Pour mettre de l'ordre dans le circuit de distribution, le ministère de l'Industrie pharmaceutique a décidé de recourir à la réquisition de l'ensemble des moyens humains et matériels des distributeurs.
Dans une correspondance adressée aux responsables des établissements pharmaceutiques de distribution en gros, le ministre de l'Industrie pharmaceutique écrit que «dans le cadre de la riposte de la pandémie de Covid-19 et afin de garantir un approvisionnement continu des officines, je vous instruis, au titre de la présente réquisition, pour des raisons exceptionnelles, à l'effet de mobiliser les effectifs, au moins 6 jours par semaine, ainsi que les moyens afin de répondre aux besoins en produits pharmaceutiques».
Il est demandé aux distributeurs d'informer le département de Benbahmed dans le détail sur les programmes de livraison en quantités, par officine, pour les mois d'août et de septembre, en fonction des quantités commandées et prévues à la réception» pour les deux mois en question.
Les médicaments concernés par cette disposition sont ceux utilisés dans le traitement anti-Covid, à savoir les anticoagulants, les corticoïdes, les antalgiques, les antibiotiques mais également les vitamines et les sels minéraux ainsi que l'hydroxychloroquine. Une liste appelée à être modifiée en fonction des recommandations du Comité scientifique. Le ministère de l'Industrie pharmaceutique rappelle aux distributeurs que « toutes les quantités en stock doivent être mises sur le marché afin de garantir la disponibilité des produits concernés. Il avertit également que «toute pratique illégale de rétention ou de vente concomitante sera sanctionnée conformément à la réglementation en vigueur».
La question de la disponibilité des médicaments avait été également évoquée à l'occasion de la réunion du gouvernement. Il a été demandé à cette occasion de «mettre en place une plateforme numérique destinée à anticiper les besoins du marché national pour éviter les situations éventuelles de pénurie, principalement pour les médicaments considérés comme vitaux» et «garantir la disponibilité des produits pharmaceutiques, notamment les médicaments essentiels».
Au cours de cette même réunion, le Premier ministre a mis l'accent sur la nécessité de «mettre en place des outils et un dispositif réglementaire garant de la qualité, de l'efficacité et de la sécurité» tout en «assurant l'accessibilité économique aux produits pharmaceutiques à tous les citoyens ».
Tension sur les réactifs
Dans ce contexte de pic épidémiologique, la demande n'est pas forte qu'en termes de médicaments. Les laboratoires d'analyses médicales sont submergés par les demandes de tests PCR, antigéniques ou d'analyses médicales, demandées dans le cadre du suivi des patients atteints de Covid-19.
Depuis quelques jours déjà, une tension sur les réactifs est enregistrée, notamment ceux nécessaires pour effectuer l'analyse des D-dimères, utilisées pour évaluer les risques de thromboses chez les personnes contaminées.
Avant la pandémie, ces analyses étaient très peu demandées alors que depuis l'explosion des cas, ce n'est pas moins d'une trentaine de demandes d'analyses qui sont réceptionnées par jour. Ce qui explique la forte demande sur des réactifs qui commencent à manquer.
Dans un communiqué rendu public jeudi, le Syndicat national des laboratoires d'analyses médicales signale «une carence notable d'un certain nombre de réactifs nécessaires à la prise en charge des patients Covid-19. Cette déficience peut avoir de graves conséquences sur la prise en charge des patients».
Dans ce même communiqué, et réagissant aux critiques faites au sujet des tarifs pratiqués en matière d'analyses médicales, le syndicat «dénonce toute campagne de diabolisation contre les laboratoires de biologie médicale» et dit rester «ouvert à toutes les discussions avec la tutelle concernant l'adoption de la nouvelle stratégie thérapeutique et attend toujours la réponse du ministère du Travail concernant le remboursement des bilans de biologie médical qui devient plus que nécessaire».
N. I.
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Posté Le : 07/08/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nawal Imès
Source : www.lesoirdalgerie.com