Algérie

Requiem pour le happy end «Madrassat al abaâ» de l'Association BasmAtou El Wiam de AIn Defla



La pièce Madrassat el abaa (L'école des pères) plaide ouvertement pour la rupture avec la mélancolie des planches.
Sidi Bel Abbès.
De notre envoyé spécial
Il est rare de voir sur la scène théâtrale algérienne de la comédie romantique. Le jeune Mohamed Hilali, de l'association Basmatou Al Wiam de Aïn Defla, a franchi un petit pas à travers la pièce Cécile ou l'école des pères, du dramaturge français, Jean Anouilh. Dans sa traduction en dialecte algérien, faite par Fathi Kafi, la pièce est devenue Madrassat al abaâ (L'école des pères). Cette comédie, écrite au début des années 1950, traduit les m'urs parisiennes de l'époque. On y trouve, déjà, le débat sur l'amour, le rapport père/fille, les interdits familiaux, etc. L'aristocrate, Orlas (Brahim Nasri), surveille de près sa fille Cécile (Kaouthar Zerouati), éprise d'un jeune cavalier (Hocine Seghaïmi).
Araminthe (Leïla Boukortaba) conseille Cécile et repousse les offres envahissantes du père, en quête perpétuelle d'amour, tout comme le géniteur d'Araminthe. Nait alors une petite intrigue, le cavalier étant convaincu que pour sauver son amour, il doit monter un plan d'évasion avec Cécile. Il complote avec deux spadassins (Younès Mechalikh et Houssem Eddine Boumaza). La scénographie d'Ahmed Mellahi, assez modeste, a permis une certaine flexibilité aux comédiens, mais pas plus. Des comédiens, qui, malgré leur bonne volonté, ont grandement besoin d'exercices vocaux, de cours de diction et de chant. Au théâtre, la voix est le carburant du comédien. Il en est de même pour la tenue sur scène. Le discours lancé par la jeune Cécile à l'adresse des hommes en forme directe était inutile dans la pièce. Cela dit, l'effort fait par la costumière, Nassima Harkat, est à saluer. Cela a donné tant de couleur au spectacle ainsi qu'une authenticité au jeu scénique.
Par contre, le metteur en scène n'avait pas besoin de recourir à la lumière rouge pour intensifier les relations amoureuses ou évoquer les souvenirs d'Orlas. Les dialogues sont à revoir complètement pour s'adapter aux personnages de la pièce de Jean Anouilh. «Nous voulons des fins heureuses au théâtre. La plupart des pièces produites ces derniers temps se terminent dans la tristesse. Notre société a besoin d'un peu de bonheur. Il est temps de varier les spectacles au théâtre. Il n'y a pas que la tragédie», a soutenu Mohamed Hilali. Une certaine liberté a été donnée, selon lui, aux comédiens pour jouer comme ils le voulaient. «C'est en fait un atelier et nous avons travaillé tous ensemble pour monter la pièce», a-t-il expliqué.
Mohamed Hilali fait partie de la promotion 2012 de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (Ismas).
Madrassat al abaâ est sa première mise en scène. Va-t-il continuer ' Il nous a répondu par un proverbe russe : «Le soldat qui
n'ambitionne pas de devenir général n'est pas un soldat !»


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