Réputation ou supputation '

Nos clubs font «tout» pour atteindre les objectifs qu'ils se sont assignés, mettent les bouchées doubles en adaptant leur microcycle de préparation des matchs en fonction de leur prochain adversaire, où toutes les données le concernant ont été, préalablement, consignées, en mettant «en gras» le paragraphe concernant l'arbitre désigné. Ne ratant rien sur l'arbitrage et son actualité, les dirigeants de clubs «savent» tout sur les arbitres : leur moralité, leur personnalité et même le profil de leur autorité. En prévision de leur match et de son importance, à  domicile ou à  l'extérieur, certains alternent deux stratégies, dont ils attendent des dividendes, s'apparentant à  des manœuvres «diaboliques». La première : tenter de l'adoucir en enclenchant leur relais médiatique, qui commence d'abord par relever la satisfaction du club de la «justesse» de la désignation de «cet arbitre» qui est, ensuite, encensé, mais si le résultat du match est négatif, ce même arbitre est dénoncé, puis enfoncé. L'autre parade consiste à  mettre la pression sur l'arbitre prévu pour cette chaude empoignade, en émettant des signaux, comme pour alerter l'opinion (par voie de presse) au sujet de l'arbitre, au motif que le collectif le redoute de ce qu'il a laissé comme mauvaise image lors de son dernier passage. Ce climat malsain, entretenu par certains dirigeants, qui croient bien faire, produit (souvent) l'effet contraire. Paradoxalement, sous d'autres cieux et même chez nous, des techniciens conscients, méthodiques et également soucieux de valoriser la complémentarité entre éducateurs (arbitres-entraîneurs), incluent le chapitre «arbitrage» pour peaufiner leur préparation trilogique. Ils mettent à  profit leurs «speechs» quotidiens avec leurs joueurs pour leur demander de se comporter correctement vis-à-vis de l'arbitre, sans pour autant retenir leur engagement, d'obtempérer à  ses décisions aussi défavorables soient-elles, d'éviter toute forme de contestation collective ou individuelle (entraînant une suspension automatique ferme), cesser de récolter des avertissements «gratuits», comme celui d'ôter le maillot après un but, s'éloigner de ces tensions hostiles et autres palabres futiles et inutiles. Ces véritables et respectables éducateurs croient dur comme fer à  la fameuse règle d'or qui dit que «lorsque l'arbitrage se porte bien, c'est tout le mécanisme du football qui se développe». A méditer.