Algérie

Reprise timide et absence de calendrier de rattrapage



En dépit de la signature d'un procès-verbal d'accord entre le ministère de l'Education nationale et les trois syndicats autonomes du secteur de l'éducation ' Cnapest, Unpef et Snapest ' la reprise des cours, prévue pour hier, s'est faite timidement, plus particulièrement au niveau des lycées. Pourquoi cette cacophonie ' La raison est simple : le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), le syndicat le plus représentatif au niveau du cycle secondaire, n'a tenu son conseil national (instance habilitée à trancher la question du gel ou de la poursuite de la grève) qu'hier. Effectivement, le Cnapest, qui est implanté dans les 48 wilayas du pays, était dans l'obligation, selon ses patrons, de rendre compte dans le détail à tous les représentants de wilaya du tête-à-tête qu'ils ont eu avec le ministre. Cette procédure a pris énormément de temps, d'autant plus que ce travail a coïncidé avec la fête de l'Aïd. Hier, lors de la réunion du conseil national, les représentants des 48 wilayas ont exposé leur rapport sur la question. Une démarche qui a nécessité toute une journée, suivie d'un débat axé sur l'avenir du mouvement de débrayage ; d'après nos sources, certains étaient pour le gel conditionné de la grève alors que d'autres pour, carrément, la poursuite du mouvement jusqu'à la satisfaction concrète de leurs revendications. Les travaux de cette rencontre se sont poursuivis tard dans la soirée. « Ce n'est qu'à la fin de cette réunion que nous serons fixés sur l'avenir de notre action de protestation. Notre syndicat donne la parole à la base qui jugera comme au départ d'accepter ou de rejeter les propositions du ministre de tutelle », a souligné M. Boudiba. Interrogés sur les répercussions de cette grève sur les élèves, les responsables du Cnapest assurent qu'ils peuvent rattraper le retard en ayant recours à des méthodes techniques et ce, de par leur expérience en la matière. « Une fois le verdict de la base connu et si celle-ci opte pour le gel, nous donnerons un délai au ministère, comme nous nous rapprocherons de lui pour élaborer un calendrier de rattrapage ; nous établirons des propositions que nous discuterons ensemble pour arriver à une meilleure formule de rattrapage », a soutenu notre source. A la question de savoir quelles sont les « méthodes techniques » auxquelles il a fait allusion, M. Boudiba évoque, entre autres, l'exploitation des vacances scolaires, l'allégement des programmes...De son côté, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), qui a également pris part à l'action de débrayage sans avoir été reçu par le ministre, n'a pas suspendu la grève. Il revendique la révision du statut particulier, l'intégration de milliers de contractuels et l'accès à la retraite après 25 ans de service. Pour leur part, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) ont gelé, tous les deux, le mouvement de grève et ont appelé à la reprise des cours après la réunion de leurs conseils nationaux respectifs. Le Snapest a toutefois fixé au 31 mars la date butoir pour voir tous les accords signés avec le ministre de l'Education nationale appliqués sur le terrain. En effet, les rapports de wilaya des assemblées générales du Snapest ont salué les décisions prises pour peu que leur application intervienne dans les plus brefs délais. Affirmant assumer l'entière responsabilité du gel du mouvement de grève, le syndicat rappelle la nécessité pour la tutelle et les pouvoirs publics de respecter ces engagements.Le Snapest exprime son souhait que ces décisions, notamment celles relatives au régime indemnitaire, soient mises en 'uvre avant le 31 mars 2010. S'agissant du rattrapage des cours, M. Mériane, porte-parole de ce syndicat, a indiqué que dans tous les pays du monde, il existe des techniques de rattrapage qu'il suffit d'appliquer. « Lorsqu'il y a des catastrophes naturelles, des grèves cycliques dans un secteur névralgique, les Etats concernés tracent un plan pour rattraper le temps perdu », a soutenu notre interlocuteur.


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