Reprise timide des vols domestiques

Des mesures préventives strictes, applicables aussi bien aux voyageurs qu'au personnel, ont été mises en place au terminal de lignes intérieures de l'aéroport Houari-Boumediene.Les vols domestiques de la compagnie Air Algérie ont repris hier après neuf mois de suspension due à la pandémie de coronavirus. La reprise a concerné 100% des dessertes de et vers les wilayas du sud du pays et 50% de vols desservant celles du nord de l'Algérie. Au premier jour de son lancement, la reprise fut timide, comme l'atteste le faible taux d'occupation des sièges puisque, sur les 31 avions qui ont décollé, la compagnie n'a offert que 1 080 sièges.
Soit, une offre supérieure à la demande au vu du nombre de passagers, comme le confirme le porte-parole d'Air Algérie, Amine Andaloussi. Selon lui, "l'opération s'est déroulée le plus normalement du monde" et "31 vols ont été programmés pour la journée, dont le premier vol était à destination d'Oran". "Tous les avions ont décollé l'un après l'autre sans incident."
Pandémie oblige, des mesures préventives strictes, applicables aussi bien aux voyageurs qu'au personnel, ont été mises en place au terminal de lignes intérieures de l'aéroport Houari-Boumediene.
C'est ce qu'affirme le P-DG de d'Air Algérie, Tahar Allèche, qui en veut pour preuve l'installation des caméras thermique à l'entrée des passagers dans le hall de l'aéroport, ainsi que l'obligation d'une distanciation physique dans les guichets des réservations, d'embarquement et entre les sièges, outre l'obligation du port du masque, comme le stipule un protocole diffusé dans tous les aéroports concernés par la reprise des vols.
Ce qu'a confirmé, aussi, le conseiller du P-DG d'Air Algérie, chargé de la division exploitation, Mohamed Charef, en assurant sur les ondes de la radio qu'"à dater d'aujourd'hui, tous les vols des lignes intérieures reprendront à hauteur de 50% sur le réseau Nord-Nord et 100% sur le réseau Sud-Sud, en appliquant un protocole sanitaire qui a été bien préparé avec toutes les recommandations émises par le ministère de la Santé et la Direction de l'aviation civile, et que nous appliquons dans toutes nos escales". "La priorité des priorités est la sécurité de nos passagers", a-t-il dit.
À l'aéroport Houari-Boumediene, il n'y avait pas grand monde, hier matin, avons-nous constaté. Une dizaine de clients attendaient leur tour devant le guichet d'enregistrement, tandis que certains avaient le regard accroché au tableau électronique, alors que d'autres guettaient l'arrivée d'un membre de leur famille ou d'un collègue de travail.
Sur les estrades qui font face à la porte de sortie des voyageurs, des personnes attendaient stoïquement. De temps à autre, le haut-parleur invitant les passagers à s'enregistrer vient troubler le silence d'un aéroport immensément vide.
Un quinquagénaire qui s'est retiré loin des guichets semblait piaffer d'impatience devant le retard mis par l'avion en provenance d'Annaba qui devait ramener des membres de sa famille. Le tableau d'affichage en fait foi d'après lui.
"Les deux compagnies, surtout Air Algérie, affichent sur le tableau en bleu 4 et 5 vols qui ont accusé du retard. C'est une preuve concrète et tangible. Car, après cela, ils ne peuvent pas dire le contraire", fulmine-t-il, en citant, entre autres, les vols en provenance d'Annaba, de Constantine et de Batna.
Selon lui, la situation ne concerne pas seulement les horaires des vols. "Le gel hydroalcoolique et les bavettes sont absents, alors que même chez l'épicier du coin, on vous les donne gratuitement." Aussi, "en dehors des précautions d'usage en matière de sécurité, la distanciation physique fait défaut", a-t-il dit, en faisant remarquer que le marquage au sol est quasi absent.

A. R.