Algérie

Reprise du dialogue avec le pouvoir



L’opposition parlementaire yéménite a annoncé hier qu’elle a accepté de reprendre le dialogue avec le pouvoir, suspendu fin 2010, après les promesses de réformes annoncées par le président Ali Abdellah Saleh, a indiqué l’AFP. Alors que le même jour, des manifestants sont sortis dans la rue de la capitale Sanaa réclamant le départ du président.
Dans un communiqué, le Forum commun, une alliance de l’opposition   parlementaire, invite les autorités à «retenir la leçon de ce qui se passe en   Tunisie et en Egypte», où la grogne populaire a conduit à la chute des chefs d’Etat de ces pays. Il met en garde contre «un soulèvement populaire» au Yémen, pays frappé par «la corruption, la pauvreté, le chômage, la répression, l’injustice et la tyrannie», selon le communiqué.
Le Forum commun se dit «prêt à signer dès cette semaine un accord-cadre sur la reprise du dialogue national» au point où il s’était arrêté le 31 octobre dans le cadre du comité du dialogue, et accepter les réformes annoncées récemment par le président Ali Abdallah Saleh. Mais en gage de bonne foi, le Forum demande au président de limoger tous les membres de sa famille et ses proches parents des fonctions de responsabilité qu’ils occuperaient dans l’armée, la police, le gouvernement ou dans les conseils régionaux.     
Confronté à la grogne populaire, le président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a annoncé le 2 février le gel des amendements constitutionnels lui permettant de briguer un nouveau mandat à l’expiration du sien en 2013 et affirmé qu’il ne chercherait pas à ce que son fils lui succède. Il avait annoncé également le report des élections législatives prévues pour le 27 avril et dont la tenue, en l’absence d’une réforme politique, était contestée par l’opposition. Ce discours équivaut «à une abrogation de toutes les mesures unilatérales» prises à l’initiative du parti présidentiel, le Congrès populaire général (CPG), précise le communiqué rendu public lors d’une conférence de presse à Sanaa,la capitale. Le comité de dialogue est formé par des délégués du CPG et du Forum commun, qui réunit plusieurs formations d’opposition parlementaire dont le parti Al Islah, principal groupe islamiste, et le Parti socialiste yéménite (PSY). Dans son communiqué, le Forum commun propose d’élargir le dialogue au Mouvement sudiste, un groupe séparatiste et à des opposants en exil ainsi qu’à la rébellion chiite dans le Nord. Le dialogue national devrait déboucher sur l’adoption d’un programme de réformes et la mise en place d’un gouvernement d’entente nationale qui aurait la charge d’élaborer des amendements constitutionnels et de préparer des élections législatives, ajoute le texte.
Les manifestations de protestation contre la politique du gouvernement se sont multipliées ces dernières semaines au Yémen, notamment dans la capitale, où des appels au départ du président Saleh ont été répétés. En effet, les forces de sécurité sont intervenues hier pour disperser une manifestation hostile au régime organisée par des étudiants dans la capitale.
Quelque 2000 personnes, parties de l’université de Sanaa en direction de la place Al-Sabiine, près du palais présidentiel, ont scandé des slogans revendiquant le départ du président Ali Abdallah Saleh. Une manifestante a été blessée dans des heurts avec les forces de sécurité qui ont empêché les protestataires de poursuivre leur manifestation. Dix manifestants ont été arrêtés.
La militante yéménite Tawakel Karman, qui avait été brièvement arrêtée fin janvier sous l’accusation d’incitation à la violence, a participé à la manifestation. A Taëz, au sud de Sanaa, la police a procédé à 120 arrestations après avoir dispersé à coup de matraques une manifestation sur la principale place de la ville, selon des témoins. Samedi dernier, des milliers de jeunes Yéménites avaient manifesté à Sanaa pour réclamer le départ du président, au lendemain de la chute de son homologue égyptien Hosni Moubarak sous la pression de la rue. La manifestation est dispersée par des partisans du parti au pouvoir, le Congrès populaire général (CGP) lorsqu’elle est parvenue à la place Tahrir. Quelque 10 000 partisans du président Saleh, dont de nombreux hommes des tribus de la province de Sanaa, ont occupé la place Tahrir où des tentes sont dressées pour «empêcher l’opposition de venir s’y installer».


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