Algérie

Reprise des négociations sur le nucléaire le 18 février



Reprise des négociations sur le nucléaire le 18 février
Les Occidentaux, Américains en tête, et les Iraniens ont affiché cette fin de semaine leur volonté de mener à bien les négociations laborieuses sur le nucléaire iranien, qui doivent reprendre le 18 février. Le dossier du nucléaire a été au centre des multiples rencontres entre ministres et diplomates, réunis depuis vendredi dans un luxueux hôtel de Munich pour la Conférence annuelle sur la sécurité. Le secrétaire d'Etat John Kerry en a discuté dimanche matin lors d'une rare rencontre avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, les deux pays n'ayant plus de relations diplomatiques formelles depuis 1980.M. Kerry a réaffirmé «l'importance pour les deux parties de négocier de bonne foi et pour l'Iran de respecter les engagements», a indiqué une porte-parole du département d'Etat.«Il y a du pain sur la planche, beaucoup de pain sur la planche», a ensuite prévenu M. Zarif. «Mais nous avons fait un premier pas» et l'Iran «a la volonté politique et la bonne foi pour parvenir à une solution», a-t-il assuré. Téhéran s'est engagé depuis le 20 janvier à geler certaines activités nucléaires sensibles en application de l'accord intérimaire conclu le 24 novembre à Genève avec le groupe des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie,Allemagne). Les négociateurs ont prévu de se retrouver le 18 février à Vienne pour lancer le nouveau cycle, dont l'objectif est de déboucher sur un accord global assurant que la nature du programme nucléaire iranien est exclusivement pacifique.Il faut que «l'Iran prenne toutes les mesures nécessaires pour renoncer de façon définitive et claire à toute perspective de se doter de l'arme nucléaire», a réaffirmé un porte-parole du Quai d'Orsay, à l'issue d'une rencontre entre M. Zarif et le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, samedi à Munich. Pour son homologue suédois Carl Bildt, «il y a une grande méfiance réciproque (sur ce dossier) mais ce serait un crime de ne pas tout faire pour tenter de réussir».Le nouveau cycle de discussions s'annonce long et complexe. Elles devront notamment régler la question très sensible du développement de nouvelles centrifugeuses pour enrichir l'uranium, que l'Iran considère comme «un droit». Présent à Munich, le directeur général de l'Aiea, Yukiya Amano, a souligné qu'il restait des «questions difficiles» à résoudre, notamment sur l'éventuelle dimension militaire du programme nucléaire.En attendant, Téhéran a obtenu ce week-end une première application concrète de l'accord intermédiaire avec le versement de 550 millions de dollars, sur un total de 4,2 milliards, issus des avoirs gelés de Téhéran. L'Iran a également bénéficié de la levée de certaines sanctions sur les exportations pétrochimiques, le commerce de l'or ou l'aéronautique imposées par l'UE et les Etats-Unis depuis de longues années. Mais, lors de son entretien dimanche avecM. Zarif, M. Kerry a «clairement affirmé que les Etats-Unis allaient continuer à appliquer les sanctions actuelles», selon la porte-parole. M. Zarif a appelé Washington à «respecter ses engagements» et affirmé que «cela serait une erreur monumentale de croire que nous négocions parce que les sanctions ont été efficaces». La question des sanctions est politiquement très sensible aux Etats-Unis, où des parlementaires bataillent au Congrès pour imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran, contre l'avis de la Maison-Blanche.Le président Barack Obama semble avoir repoussé la menace en convainquant certains élus indécis qu'il serait le premier à ordonner des sanctions en cas d'échec de la voie diplomatique, qui a, selon lui, une probabilité de réussite de 50%. Les Etats-Unis doivent en outre rassurer leurs alliés au Golfe et Israël, très critiques sur l'accord du 24 novembre. «Lorsque vous lancez des négociations avec l'Iran, vous devez prendre en compte les alliés que vous avez dans la région et les consulter», a déploré le prince saoudien Turki al-Fayçal présent à Munich. Le ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon, a quant à lui appelé la communauté internationale à «ne pas être naïve» face aux «manipulations» du régime iranien.R. I.




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