Reprise de la production

Les dernières perturbations qu'a vécues le complexe sidérurgique d'El Hadjar ont mis à rude épreuve les cadres dirigeants de la société ArcelorMittal Annaba.
Tant et si bien que d'aucuns prédisaient de biens sombres perspectives à la sidérurgie algérienne. Cependant, au regard de la volonté clairement affichée des 5300 travailleurs du complexe, la situation pourrait revenir à la normale d'ici la fin de la décennie. Même si, après avoir constaté qu'ils ne figuraient pas sur la liste des agents à titulariser à des postes permanents, quelques travailleurs du port ont réagi en perturbant l'accès au complexe, tout concourt à dire que la production est bien partie. L'accord employeur-syndicat, conclu le 28 mai dernier, est là pour rappeler les obligations des deux parties. D'autres rounds de négociations devraient avoir lieu avant que le ministère de l'Industrie, de la Promotion des Investissements et des PME ne décide de la teneur du nouvel accord de partenariat. Cette décision est prévue pour intervenir avant la fin du mois de septembre 2011. En tout état de cause, cet accord doit recevoir l'aval des pouvoirs publics et en particulier, celui du chef du gouvernement en charge de la question du financement du plan d'investissement de 500 millions pour la réhabilitation des installations de production (2011/2015). Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, sera d'autant plus attentif à cette opération au regard des graves accusations lancées par les syndicalistes contre leur employeur. Il faut dire que ce financement vient à point pour éviter le naufrage complet de la sidérurgie nationale, qui perd, chaque année, de son taux de production et de ses effectifs. Une conséquence, affirme le directeur général, Vincent le Gouïc, de la crise de l'acier qui n'en finit pas et qui accule à la faillite de nombreux sidérurgistes à travers le monde. Les syndicalistes en sont partie prenante, d'où l'invitation que leur sera prochainement adressée par le même ministère. La centaine de syndicalistes de l'entreprise ArcelorMittal est appelée à se réunir prochainement pour étudier un certain nombre de dossiers socioprofessionnels encore en suspens. C'est ce à quoi s'intéresse Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de la centrale syndicale UGTA. Il est actuellement à Genève pour participer à la réunion du Bureau international du travail, dont il est membre, avec à l'ordre du jour l'élection du nouveau bureau de cette institution internationale. Ce qui donne le temps aux syndicalistes d'ArcelorMittal de mieux peaufiner leurs dossiers. «Pour le moment, l'heure est à la mobilisation. Même s'il reste encore des questions à régler avec notre employeur, les travailleurs ont la ferme volonté d'atteindre l'objectif qui leur est assigné : atteindre les 800 000 tonnes d'acier liquide à fin 2011. En ce qui concerne la trentaine d'agents des sociétés sous-traitante, leur cas est actuellement en cours de traitement. Avant la fin décembre 2011, ce dossier sera totalement résolu», a indiqué le secrétaire général Smaïl Kouadria. Cette volonté de mobilisation est appréciée à sa juste valeur par la direction générale. Tout en faisant référence à l'accord salarial signé, le 28 mai dernier, avec son partenaire social, Vincent le Gouïc, directeur général de ArcelorMittal, a estimé accessible l'atteinte de l'objectif des 800 000 tonnes de fonte d'ici à la fin de l'année. C'est d'ailleurs ce qu'il a précisé dans son dernier bulletin info : «Cet objectif de 800 000 tonnes suppose une production de 2565 tonnes/jour de fonte.» Il a parallèlement souligné que sur le plan vente des produits sidérurgiques, il a été réalisé durant le mois de mai 36 000 tonnes, dont 56% en produits longs. «L'objectif n'a pas été atteint du fait du redémarrage décalé de nos installations au début du mois et de la reconduction engagée des stocks. Nous nous attendons à mieux pour le mois de juin», est-il souligné. Le 18 octobre prochain, 10e anniversaire d'un des plus importants partenariats entamés en Algérie, sera certainement une date importante. La reconduite de l'accord auquel les syndicalistes appellent déjà, eux qui devront remettre leur avis au MIPI/PME sur des questions d'ordre professionnel. Du côté de la direction générale, il semble que l'on n'ait pas attendu le financement du Trésor public avec l'annonce d'une nouvelle acquisition. D'un montant de 1 million d'euros, elle consiste en l'achat d'un nouveau camion à scorie et d'un engin démolisseur de convertisseurs. Ils sont destinés aux aciéries à oxygène. «L'acquisition va permettre aux aciéries d'améliorer leur fonctionnement et d'éviter les ralentissements dus à la non-disponibilité des engins», indique dans son document d'information la direction générale de ArcelorMittal.