Algérie

Répression violente et dépassements de la police dénoncés


À en croire les écrits de la presse marocaine d’hier, la féroce répression des forces de sécurité a eu pour effet d’exacerber la colère de la population de Sidi Ifni, où régnait lundi une vive tension. La police marocaine a dû intervenir lundi soir pour disperser des dizaines de manifestants sur les hauteurs de la ville de Sidi Ifni, redoutant de nouvelles émeutes, malgré toutes les tentatives du gouvernement pour apaiser la tension. Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribya, de hauts responsables de la police ont reconnu que “la ville de Sidi Ifni a connu certains dépassements”, en citant le cas de “plusieurs citoyens victimes de destruction ou de pillages de leurs biens, bijoux et argent notamment, commis par des policiers”. Ainsi, ces dépassements ont provoqué des rassemblements de la population lundi soir sur les hauteurs de la ville dans le but de relancer les manifestations, d’où une présence massive de la police, qui s’est chargée de poursuivre et d’encercler des groupes d’émeutiers pour les disperser. Des journaux marocains rapportent que “les autorités tentent d’apaiser la situation, en relâchant certains jeunes arrêtés, et en veillant au bon déroulement des épreuves du baccalauréat qui ont coïncidé avec ces évènements, alors que de nombreux candidats n’ont pas pu rejoindre les centres d’examens, pour diverses raisons, de peur d’être arrêtés, ou en raison de leurs blessures”. Al Ahdath Al Maghribya indique que des parlementaires des différents partis sont favorables à la mise sur pied d’une commission d’enquête, citant Abdelahamid Amine, vice-président de l’Association marocaine des droits de l’homme, lequel considère que “ce qui s’est passé à Sidi Ifni reflète la poursuite et l’escalade de l’approche sécuritaire dans le traitement des problèmes sociaux que connaissent les régions marginalisées du Maroc, comme Séfrou et Jerada”. Cette hypothèse d’une commission d’enquête parlementaire a été également rapportée par le quotidien arabophone Al Tajdid, qui a affirmé dans son édition d’hier que le chef du groupe des élus du Parti de la justice et du développement (PJD), Mustapha Ramid, a considéré qu’“une commission parlementaire pourrait être constituée afin de se rendre à Sidi Ifni et s’enquérir des faits survenus dans cette ville”. Il a aussi ajouté : “Dans le cas où le Parlement refuse la constitution d’une telle commission, son groupe prendra l’initiative d’une visite sur place.” Par ailleurs, le bureau politique du Parti socialiste unifié (PSU) a condamné, dans un communiqué rendu public lundi, “les méthodes répressives utilisées par l’État, face aux revendications des habitants de la ville qui souffrent de marginalisation, de chômage et d’absence d’infrastructures de base”. Cette formation politique demande “l’ouverture d’une enquête honnête sur les agressions graves dont ont été victimes les citoyens, le jugement de leurs auteurs, ainsi que la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées”.
Dans un communiqué, le bureau national de l’Organisation démocratique du travail (ODT) a exprimé “sa solidarité totale avec les tribus des Aït Baamrane et les citoyens de Sidi Ifni, dénonce la répression sauvage qui s’est abattue sur les habitants et rejette la poursuite des atteintes aux droits de l’homme et les violations des libertés publiques”.
L’organisme demande en outre “l’ouverture d’une enquête honnête et la condamnation des responsables impliqués dans ces crimes sauvages et inhumains, en opposition avec l’État fondé sur la loi et le respect des droits humains, auquels aspire le peuple marocain”.
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