Algérie

Répression accrue des manifestations en Jordanie



La Jordanie a mis en place des mesures inédites pour museler la couverture médiatique de manifestations d'enseignants après la fermeture de leur syndicat, reflet d'un "glissement vers la répression" dans le pays, selon Human Rights Watch (HRW). Le 25 juillet, la justice jordanienne a interdit d'activité l'Association des enseignants et ordonné la fermeture de ses locaux pour une durée de deux ans, après une manifestation organisée par le syndicat pour réclamer au gouvernement d'honorer un accord sur la hausse des salaires, dans un pays qui subit les retombées économiques de la pandémie du nouveau coronavirus. HRW a pointé, dans un communiqué hier, la justice jordanienne qui a muselé la presse en interdisant la publication des détails sur la fermeture du syndicat. Les services de sécurité ont également réprimé la couverture des manifestations qui ont suivi."Les autorités ont arrêté au moins deux journalistes en raison de leur couverture des manifestations d'enseignants, deux autres ont été frappés par les forces de sécurité en voulant couvrir la protestation", écrit l'organisation de défense des droits humains. "Le rétrécissement de la marge de man?uvre des journalistes en Jordanie reflète un glissement du pays vers la répression", a affirmé Michael Page, le directeur d'HRW au Moyen-Orient, cité dans le communiqué. Selon lui, l'interdiction de couvrir les manifestations d'enseignants est "la dernière d'une série de restrictions des libertés de la presse" en Jordanie. HRW dit avoir interviewé huit journalistes, locaux et étrangers, travaillant en Jordanie. "Tous ont dit avoir connu des restrictions grandissantes pour travailler, que ce soit à travers des procédures-bâillon (visant à intimider les journalistes, ndlr), de harcèlement par les forces de sécurité ou des confiscations de cartes de presse." Rana Husseini, journaliste et militante pour les droits des femmes, a indiqué à HRW s'être autocensurée à plusieurs reprises pour éviter de tomber sous le coup de la répression.
"On ne peut pas parler, on ne peut pas évoquer les problèmes qui intéressent l'opinion publique", déplore-t-elle. "Elles (les autorités) devraient nous permettre de travailler librement, ou bien tout aura l'air de sortir de la bouche du gouvernement", ajoute Mme Husseini.
R. I./Agences


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