Une plus large présence féminine ne peut apparaître que si la société et les mentalités favorisent une « émergence » de ces dames.
La commission chargée de l'élaboration d'une loi organique relative au renforcement de la présence de la femme sur la scène publique a finalisé ses travaux, dont le rapport final est sur le bureau « de qui de droit » pour examen avant approbation, a affirmé hier Nouara Saâdia Djaâfar, ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine. Elle s'est exprimée en marge d'une journée parlementaire pour la promotion des droits politiques de la femme au sein des assemblées élues, organisée, 8 mars oblige, par la commission des affaires juridiques et administratives et des libertés de l'Assemblée populaire nationale (APN). Et même si le contenu n'a pas été révélé par la ministre, les propos de cette dernière ainsi que la tournure des différentes interventions laissent penser qu'il sera bientôt imposé aux partis politiques le système des quotas dans l'élaboration de leurs listes.Selon le professeur Mohamed Kamel Rezzag Bara, conseiller auprès du président de la République, cette mesure est à même de pallier l'absence de femmes dans la sphère décisionnelle et dans le pouvoir législatif « et ainsi créer un équilibre dans la vie publique », explique-t-il. Pourtant, même si la plupart des intervenants applaudissent cette « révolution », reste que cette mesure ne suscite pas l'engouement chez tout le monde. « La représentativité de la femme sur la scène publique et politique en particulier reflète de sa place dans la société et dans la famille », estime une ancienne députée. De ce fait, une plus large présence féminine ne peut apparaître que si la société et les mentalités favorisent une « émergence » de ces dames.Et on en est loin. Le poids de la société, le joug de la famille, de la tradition, de la culture, des stéréotypes ou encore le code de la famille, sont autant d'entraves qu'une femme doit affronter afin d'aspirer à une carrière professionnelle ou politique. « Elles sont nombreuses à ne pas vouloir dépenser tant d'énergie pour au final ne faire que de la figuration dans les assemblées et être un faire-valoir », commente une autre participante. D'autres femmes sont même beaucoup plus critiques, voire véhémentes, envers ces journées et discours « événementiels » de circonstance. « Tout cela n'est qu'une vaste hypocrisie.Ces mêmes hommes, qui plaident pour la parité et l'égalité des sexes, enferment leurs femmes chez elles, interdisent à leurs filles de sortir ou encore n'appliquent pas cette ''discrimination positive'' à leurs collaboratrices », estime une « observatrice ». Son amie poursuit : « Aujourd'hui, une femme a certes le droit de travailler ou de réussir, mais uniquement de 9h à 17h », ironise-t-elle. Elle conclut : « Je croirais à tous ces v'ux pieux de promotion du rôle de la femme dans la société le jour où elles n'auront plus à gérer tant de pression, parce que justement, elles sont femmes. Ce sont les petites choses qui prouvent leur degré « d'indépendance. » Marcher dans la rue sans risquer l'agression, prétendre à la même évolution professionnelle que leurs collègues masculins, s'habiller comme elles veulent sans être lynchées, fumer en public'
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Posté Le : 04/03/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Lassal
Source : www.elwatan.com