L’UGTA crée le SNEU pour contrer le CNES
L’Enseignement supérieur est un secteur qui donne, le plus, le tournis aux autorités, à cause du CNES qui jouit d’une grande crédibilité morale au sein des enseignants.
Et manifestement les tentatives de mise au pas de ce syndicat, et d’entrisme pour le faire imploser, n’ont pas donné l’effet escompté. D’où, certainement, l’idée de lancer un syndicat étalonné UGTA. Et, c’est désormais chose faite. C’était hier à l’université de Bouzaréah que Sidi Saïd et Haroubia, ministre de l’Enseignement supérieur, ont présidé à l’ouverture de la conférence constitutive nationale du Syndicat national des enseignants universitaires (SNEU). Les initiateurs du nouveau syndicat voient grand si l’on en juge, du moins, par la mobilisation constatée lors de cette conférence. Evidemment, le patron de l’UGTA comme le ministre de l’Enseignement supérieur se sont défendus de l’idée de vouloir créer un syndicat parallèle. Bien au contraire, ils ont même prêché les vertus du pluralisme syndical. «Nous ne venons pas chercher la concurrence. Nous cherchons une synergie des collaborations et une plus large représentativité des différentes sensibilités au sein de la famille enseignante», explique Sidi Saïd qui n’a pas caché sa satisfaction de voir autant d’enthousiasme pour la naissance de ce nouveau syndicat, venu se greffer dans le paysage syndical universitaire. «Nous sommes pour une représentativité syndicale plurielle. Nous n’avons aucune animosité à l’égard des autres organisations syndicales. Un paysage syndical riche est une richesse pour toute la société», dira-t-il. Il s’agit aussi, pour le patron de l’UGTA, de «redonner aux universitaires les moyens de s’épanouir et de prodiguer un enseignement de qualité, mais aussi de permettre le retour de l’université dans l’espace économique et social». Sidi Saïd insiste aussi sur la nécessité des synergies intersyndicales «en raison des changements politiques, économiques et autres au niveau mondial». De son côté, le ministre de l’Enseignement supérieur s’est félicité de la mise en place de ce syndicat «pour élargir la représentativité de la familles des universitaires». Il a assuré qu’il trouvera auprès de l’administration «toutes les facilités pour pouvoir assumer ses missions en toute autonomie». Dans la foulée, le ministre a annoncé une bonne nouvelle, à savoir que les statuts particuliers des enseignants du Supérieur sont en voie de finalisation. Il a également assuré que les propositions des partenaires syndicaux, exprimées à l’occasion des différentes rencontres, sont prises en considération. A la fin de la cérémonie, Sidi Saïd, assailli par la presse, s’est refusé à toute déclaration sur le prochain congrès de l’UGTA qui s’ouvrira la semaine prochaine. Pas plus d’ailleurs qu’il n’a voulu parler du versement des augmentations des salaires pour confirmer ou infirmer si elles seront bien effectives le mois d’avril ou pas. Il est vrai qu’à quelques jours du congrès où il joue son avenir, Sidi Saïd a intérêt à ne rien dire.
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H. Senouci
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Posté Le : 24/03/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com