Algérie

Représentation royale



Présentée mardi au Théâtre national algérien (TNA) à Alger, la pièce égyptienne El amira wa soôlouk a enregistré un grand succès auprès du nombreux public venu l'apprécier. La mise en scène est de Nour Echérif qui a donné aussi la réplique à Manal Salama entre autres. Le texte est l''uvre d'Alfred Faradj. Il s'agit d'un poète, Hassan, rôle joué par Nour Echérif, dont l''uvre dérange le palais royal. Ainsi est-il recherché par la police. Son ami Ali, vendeur de livres, lui conseille de s'exiler. Le poète refuse une telle perspective, préférant de vivre dans la misère dans son propre pays que les paradis de l'exil. Il croise au marché un mendiant. Il lui propose ses beaux vêtements contre ses oripeaux pour échapper à l''il des sbires. Ce dernier accepte à condition qu'il lui ajoute de l'argent, car les habits d'un poète l'exposent au danger. Le poète n'a pas d'autre choix et se soumet à la condition du mendiant. Entre temps, la princesse qui vient de divorcer cherche un nouveau mari. Elle le préfère le plus abject des hommes. Elle se présente au marché et choisit Hassan. Ce qui suscite la jalousie de l'ex-mari, qui est prince, lequel use de tous les moyens pour annuler ce mariage. Au palais, Hassan croise le mendiant avec qu'il a échangé ses habits. Il est devenu huissier. Il assiste même au mariage du poète avec la princesse.Cependant, le poète se réveille sur la place du marché. Il prend conscience après avoir confondu les lieux et les temps que ce qu'il a vécu n'est qu'un rêve. Un rêve qui se transforme en cauchemar, puisqu'il se retrouve par la suite dans un tribunal pour être jugé pour son 'uvre. Il est sauvé grâce au témoignage de son ami Ali. L'histoire est relatée à la manière des Mille et Une Nuits. Y sont même introduites des séquences de cette 'uvre. La prestance de Nour Echérif a conféré à la pièce une charge émotionnelle qui laisse le spectateur la vivre pleinement. Le rêve et la réalité se confondent et effacent le temps. Ainsi a-t-on l'impression que vivre signifie rêver les yeux ouverts. Il y a des moments où l'homme préfère se laisser bercer par les faux édens oniriques que de patauger dans les dures contraintes de la réalité. Il voit que la vie vaut la peine de la vie. Situation paradoxale qui n'empêche pas le temps de faire son temps et le rêve est permis.


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