Représentation de «La grotte éclatée « au TRO

La tragédie de la solitude C’est un faible public qui a accueilli, dimanche soir au Théâtre AEK Alloula, la troupe du Théâtre National Algérien qui a donné une représentation de la pièce «La grotte éclatée», adaptée par Hayder Benhoucine d’après le roman de Yamina Mechakra et mise en scène par Ahmed Benaïssa. Le public oranais a donc raté un rendez-vous avec un court mais remarquable spectacle qui aura confirmé les capacités d’interprétation de trois comédiens de grand talent. « La grotte éclatée « relate la tragédie d’une femme seule qui va sombrer dans un délire schizophrène. Durant toute la durée de la pièce, une femme, assise dans la pénombre sur un rocking-chair (Linda Salem), va égrener son quotidien et entraîner le public dans un univers trouble où les limites entre le rêve et le réel, le présent et le passé, le futur et la mémoire sont imprécises. Une jeune fille (Malika Belbey), son double et son relais dans le passé évoluant à l’intérieur d’un cercle balisé, le cercle de la vie. Dans un coffre, elle ira puiser tous les objets qui la rattachent à sa mémoire. Au milieu de la scène, d’une porte coulissante donnant sur le néant surgira un homme (Ali Djebbara), comme échappé de son délire, qui va intervenir et se laisser ballotter dans ce monde vaporeux et intemporel où seules quelques allusions à la guerre de libération nationale ou des airs du terroir permettent de retrouver quelques indices d’une réalité éclatée.